Globe Runners vous propose de vivre une expérience hors du commun, pour ne pas dire inédite… Découvrons ensemble ce qui se passe dans la tête d’un coureur pendant une course de 10 km.
Que l’objectif soit simplement de le boucler ou d’aller chercher un chrono, courir un 10 km, nécessite d’avoir de bonnes jambes le jour de la course, mais aussi et surtout un mental d’acier.
En général, avec l’expérience, on finit tant bien que mal par tirer quelques enseignements des précédentes tentatives. Pourtant, malgré un entrainement sérieux et régulier, cela ne suffit pas toujours pour atteindre son objectif.
La faute incombe surement aux vilains petits démons qui n’ont de cesse de vous glisser des mots à l’oreille durant la course. Le 10 km est une distance qui se vit parfois comme une véritable expérience schizophrénique.
10 bornes au fil des kilomètres
1er kilomètre : Comme un mantra, le coureur se répète sans cesse : Ne pas partir trop vite, ne pas partir trop vite, surtout, ne pas partir trop vite. Après seulement 200 mètres, le discours change radicalement : Il faut ralentir, il faut vraiment ralentir, il est impératif de ralentir.
2ème kilomètre : En jetant un coup d’œil à sa montre, le runner se dit qu’il tient surement la forme de sa vie, et que sur un malentendu, on ne sait jamais, ça peut aller au bout sur ce rythme effréné. L’idée de ralentir se fait vite oublier, du moins pour quelques instants.
3ème kilomètre : Les encouragements des spectateurs conjugués aux bonnes sensations du jour auraient de quoi griser n’importe qui, quelle euphorie. Au point qu’il serait surement indécent de rêver meilleure situation.
4ème kilomètre : Premier coup au moral pour celui qui pensait déjà atteindre la mi-course… On commence à faire des calculs, des projections concernant le chrono final. « En multipliant mon chrono par 2 et en ajoutant 2 km, même si je perds 10 secondes, ça doit pouvoir passer sous les … ». L’idée de ralentir le rythme s’immisce sournoisement dans l’équation.
5ème kilomètre : Curieusement la route s’élève, pourtant à l’échauffement ça paraissait si plat, un vrai billard ! Et le vent ne se serait-il pas levé ? En tous les cas, on dirait bien qu’il est en train de tourner pour notre runner. 5000 fois 2, et le compte est bon. Le 10km finalement, ce n’est que des mathématiques.
6ème kilomètre : Le verdict du chrono est irrévocable, les chiffres ne mentent ni ne trompent personne. Les secondes s’égrainent et notre pauvre coureur tente vainement de colmater les brèches. Les quelques secondes d’avance grappillées en début de course s’envolent immanquablement, emportant avec elles les derniers espoirs d’une performance qui ne viendra plus.
7ème kilomètre : Changement de stratégie, le runner entre en résistance. Après une troisième salve de calculs savants, loin de l’objectif initial, il peut encore limiter la casse, mais pour y arriver, il devient impératif de se remobiliser. Sous l’effet du manque d’oxygène, on serait vraiment prêt à croire n’importe quoi.
8ème kilomètre : Quelle souffrance, le corps ne réclame qu’une seule chose, marcher ! La foulée aérienne et dynamique des premiers kilomètres n’est plus qu’un fantôme du passé. L’impression de s’enfoncer de 10 centimètres dans le bitume à chaque pas n’arrange rien. « Plus jamais ça », à ce moment là, ce sont les seuls mots qui viennent.
9ème kilomètre : Plus que quelques minutes de souffrance avant la délivrance. Voilà de quoi redonner un peu de baume au cœur, même si cela ne suffira pas à relancer la machine. Abandonner ? Hors de question, pas si près du but. Finir en footing ? Inimaginable, la fierté du runner n’y résisterait pas. A défaut de pouvoir faire mieux, il ne reste plus qu’à serrer les dents, encore un peu !
10ème kilomètre : Même si l’échec était prévisible depuis le premier kilomètre, ce n’est que maintenant qu’il se matérialise. La déception est grande, à la hauteur de l’investissement. Dans un dernier sursaut, le runner jette ses dernières forces dans la bataille, comme un taureau blessé qui prend soudain conscience de l’inéluctable fin.
Une fois la ligne franchie, on pourra toujours essayer de réécrire l’histoire, d’échafauder divers scénarios de course, le chrono lui a rendu son verdict, et il n’est pas discutable. La gestion de l’effort est décidément une science qui s’apprend et qui ne s’improvise pas.
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