Ces derniers jours, le beau temps n’a pas été au rendez-vous. La veille de la course, le soleil pointe enfin le bout de son nez. Malheureusement cela n’a pas duré longtemps, gros orage dans la nuit et pluie diluvienne !
À 5 heures du matin, une heure avant le départ, le brouillard est épais et la pluie continue de tomber. Après avoir rejoint la ligne de départ, l’organisation nous informe que nous ne monterons finalement pas au glacier et que nous évoluerons sur le parcours de repli. La distance ne changera pas pour autant, et le dénivelé non plus. Le col de l’Arpette se fera dans sa totalité. Je vais pouvoir mettre à rude épreuve mes NB zeroV2.
Le départ est donné, l’allure est assez rapide sur la première portion bitumée, nous attaquons ensuite la partie trail en montée, la course est enfin lancée… Le groupe s’effile, je me retrouve en 4/5ème place. Le terrain est bien gras et mouillé. Après une dizaine de kilomètres et le premier point de contrôle, je vois Sébastien Spheler me doubler avec une aisance et une légèreté dont je me souviendrai toujours. Sa façon de courir est magnifique et à montrer dans toutes les écoles d’athlétisme. A ce moment là, il m’est impossible de suivre le rythme imposé. Je préfère rester à mon allure car la course est encore longue.
J’emprunte enfin la fameuse piste de bobsleigh, une musique a été mise pour nous donner des forces lors de l’ascension. L’ambiance est énorme surtout sur la fin de ce tunnel infernal. Je pars de là remonté à bloc … Mais ce sera de courte durée …
En effet, je suis une rubalise me menant directement sur une montée par un petit single. Ça monte, ça monte, et je me retrouve sur une large piste de ski. Je rejoins à ce moment là Arnaud Perrignon du team Asics qui, comme moi, pense que nous nous sommes perdus … D’autres coureurs nous rejoignent dont Stephane Ricard, et nous nous retrouvons dans la même galère à chercher notre chemin. Aucune rubalise, pas le moindre aiguillage ! Nous décidons tant bien que mal de redescendre par un chemin et nous nous retrouvons presque au point de départ au pied de la montée. Victimes d’un débalisage sauvage, nous avons perdu environ 10′ et plusieurs dizaines de places.
Au point de passage suivant, on m’annonce 32ème alors que j’étais 4ème en sortant de la piste de Bob. La motivation à ce moment là est au plus bas. Je double petit à petit sans monter dans le rupteur, je me retrouve avec Stephane Ricard qui montera de son côté à une allure folle, se retrouvant à la 3ème place au sommet.
De mon côté je suis 9ème en limitant la casse. J’attaque alors une grosse descente roulante avant de basculer sur une partie technique pour attaquer la deuxième difficulté de la journée, le col de l’Arpette. Je gère l’ascension car je sais que les 20 derniers kilomètres demanderont de la fraîcheur. Je me retouve alors avec Nicolas Perrier, ce qui nous donnera l’occasion de faire connaissance. J’ai beaucoup apprécié ce coureur, nous nous retrouverons lors de la CCC. Il lâchera un peu plus bas au passage de La Plagne Bellecote. Je suis alors 7ème, il reste 18 kilomètres.
Le profil est descendant mais très cassant, il faut constamment relancer. Le rythme imposé est très élevé. Je sens que le travail de vitesse effectué ces deniers mois m’aide beaucoup. Le retard que j’ai pris à cause du mauvais aiguillage et le jus que j’y ai laissé commencent à laisser des traces.
Les derniers kilomètres se feront dans la douleur ou plutôt dans la fatigue … Une fois sur la piste cyclable, il reste 3 kilomètres qui me semblent interminables, je vais perdre une place au général. J’attendais pourtant cette portion pour grappiller du temps sur les coureurs de devant. Mais cela ne sera pas le cas. Je finis tout de même avec le sourire et une 7ème place au général. J’ai encore appris énormément lors de cette épreuve, j’ai bossé mon mental et du coup bien préparé ma prochaine échéance qui aura lieu fin août.
Maintenant place au derniers réglages avant la CCC …
Yoann Stuck
Crédit photo : Passion-Trail