Plus que quelques heures avant le départ de la course. La pression monte doucement, et l’envie de courir est bien présente. Pourtant attention, le stress peut parfois vous jouer de vilains tours.
En course à pied, la réalisation de certains objectifs nécessite une implication de tous les instants, parfois durant plusieurs mois. Les séances d’entrainement s’enchainent les unes après les autres, la progression devient palpable et permet d’emmagasiner de la confiance dans l’optique de la course. Tout va pour le mieux, les voyants sont au vert à quelques heures du dénouement.
Soudain, c’est la cacastrophe
Reste un dernier obstacle à franchir, et pas des moindres, avant de prendre le départ, le fameux syndrome du caca de la peur. Sujet tabou par excellence, qui touche pourtant un nombre considérable de coureurs avant chaque course. Que celui qui n’a jamais fait la queue devant un toilette mobile aligné à quelques encablures du départ me jette le premier rouleau de PQ qui lui tombe sous la main.
C’était donc sans compter sur le facteur psychologique, qui joue ici un rôle déterminant dans la débâcle qui se prépare. La montée de stress induite par l’approche du dénouement reste en effet difficilement contrôlable, bien que le plus souvent corrélée au degré d’implication du coureur dans l’atteinte de son objectif.
Dès lors, le stress plus ou moins bien géré pourrait être interprété comme un signe positif qui caractérise la forte détermination du coureur, mais aussi le présage d’un résultat à la hauteur de ses espérances. Après tout, on a rarement vu un sportif quel qu’il soit, se pointer sur la ligne de départ la fleur au fusil avant de régler proprement ses adversaires une fois le coup de feu retenti.
Une débâcle collective
On pourrait se dire que le caca de la peur touche davantage les compétiteurs, ça semblerait d’ailleurs assez logique. Pourtant il n’en est rien. Le caca de la peur n’est pas difficile, et s’attaque à tous les coureurs, sans aucune discrimination. La montée de stress qui précède la course est la même pour tous, la différence se fait peut-être dans l’approche et dans la gestion du phénomène.
Quoi qu’il en soit, il faut parfois savoir mettre sa fierté de côté, et finalement dimanche matin, tout penaud, vous ferez certainement la queue comme tout le monde non loin de la ligne de départ. Et bien qu’un peu gêné par la situation, quand vous croiserez le regard d’un de vos congénères à la sortie de la cabane à caca, vous pourrez à coup sûr lire dans ses yeux un truc du genre « désolé pour l’odeur, mais je te jure que c’est pas moi, j’avais juste envie de pisser ».
Heureusement, une fois la course lancée, tout ceci ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Le stress et ses petits désagréments s’évanouissent très rapidement dans la nature, comme emportés par le souffle d’un vent léger, laissant enfin la place au simple plaisir de courir et d’accomplir ce à quoi vous aspirez depuis de longs mois.
Crédit photo : Marco Verch
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