En courant régulièrement sur le même parcours on croise inévitablement un tas de gens qui eux aussi ont leurs petites habitudes dans le quartier. Ils font partie du décor, et à force de les observer discrètement, ils finissent même par devenir familiers.
Les personnes comme moi qui cumulent un grand nombre de kilomètres en courant tout au long de l’année ont forcément un terrain de jeu de prédilection qu’ils ont l’habitude de sillonner. Pour ma part, c’est sur le sentier qui longe un canal que j’ai mes routines. Il ne faut rien y voir de péjoratif, car il s’agit de l’endroit où je possède mes repères, où je me réfugie quand mes sensations sont moins bonnes, où je me fais plaisir aussi, car le temps n’a pas de prise sur le charme que je lui trouve.
Je profite toujours de ce lieu bucolique, guette les oiseaux échassiers sur les plans d’eau, et examine l’état de culture des champs le long desquels je me fraie un très agréable chemin. Et surtout, loin d’être une machine qui empile les kilomètres, je regarde, sans les dévisager ou risquer de les déranger, les gens que je croise.
Il y a bien-sûr les habitués, celles et ceux dont je devine qu’ils passent inlassablement à la même heure chaque jour et que j’ai donc toutes les chances de retrouver. Sportifs, ou non, je les croise si souvent que j’ai l’impression que ce territoire que nous partageons est avant tout le leur.
Comme ce couple dont je me plais à imaginer que ce sont deux personnes qui travaillent ensemble puisque c’est à la pause déjeuner ou à l’heure de fermeture des bureaux qu’ils s’élancent sur notre route commune. J’ai remarqué depuis plus de 10 ans, que l’homme marche à gauche tandis que sa femme marche à droite. Invariablement. Ils ont leurs habitudes !
Tout comme cette dame qui fait de la marche rapide entre 7:00 et 8:00, et qui a toujours un petit mot d’encouragement quand je la dépasse. Une régularité que ne perd jamais une jeune femme qui m’a longtemps perturbé tant ses bras et ses jambes ne semblaient pas pratiquer le même sport. Comme si ses bras exécutaient des mouvements de course à pied pendant que ses jambes glissaient doucement sur le sol à la manière d’un skieur de fond. Un matin, j’ai été surpris de constater que le bas de son corps avait entamé une transition vers une foulée de course à pied plus académique. C’est plaisant d’observer les progrès de nos congénères.
Parmi les indéboulonnables, je retrouve les équipes de football en décrassage ou en préparation foncière. Certains ont conservé leurs chaussures à crampons pour courir, et n’ont pas l’air de se plaindre, ni de leur drop, ni de leur stabilité…
Ou encore les adhérents du club de chiens de traineau obligés de courir à 15km/h pour suivre la cadence de leurs canidés.
D’autres azimutés sont de véritables figures de mon parcours d’entraînement. Je pense par exemple à cet individu un peu marginal qui court en costume (mais avec baskets), ou à un autre, qui court avec un sac à dos qui doit bien peser 20kg. Précisons tout de même que je vis à proximité d’un hôpital psychiatrique…
Il y a aussi les individus plus mystérieux, notamment un retraité qui me rejoint parfois pour quelques kilomètres avant de lever le pied et de reprendre son rythme. Des amis m’ont raconté qu’il avait été parmi les meilleurs marathoniens dans son pays d’origine il y a plusieurs décennies, mais impossible d’obtenir des informations de sa part, malgré de vagues confidences qui laissent imaginer qu’il possède une solide expérience. Est-ce par pudeur ou volonté d’entretenir la légende ? Je l’ignore.
Et puis, d’autres personnages attirent mon attention même s’ils semblent emprunter mon parcours de façon plus ponctuelle. Par exemple, deux amoureux qui courent en musique mais se partagent les écouteurs. Pas pratique. Ou encore un athlète qui, muni d’un sac poubelle, s’attèle à ramasser les déchets que les gens ont laissé dans la nature. Ou même un traileur qui me double en marche arrière pour, dit-il, “simuler les descentes”. Je n’ai pas vérifié si cela fonctionnait.
Je suis parfois déçu lorsque ces personnes qui, en quelque sorte me sont familières, ne sont pas au rendez-vous parce que j’apprécie les gestes, même furtifs, que l’on échange. Mais il y a toujours des coureurs originaux à remarquer dès lors qu’on se décide à regarder autour de soi, avec des histoires personnelles qu’on peut imaginer. Des fous, un peu comme soi.
Et vous, avez-vous l’habitude de croiser des coureurs atypiques sur votre parcours favori ?
Aussi, en vous procurant une montre de sport connectée telle que la Garmin Venu, vous pouvez vous connecter avec vos amis et participer à des défis de marche et de distance, créer des groupes, ou encore encourager vos amis en ajoutant des commentaires ou des « J’aime », grâce à la compatibilité de la montre avec l’application mobile Garmin Connect.
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