Toujours en préparation pour les grands événements qui se profilent, j’avais à cœur de participer à ce Grand Raid des Dentelles, 5 semaines avant les 80 km du Mont-Blanc. Pas de pression mais une légère angoisse à l’idée de devoir boucler 60 km. Partir pour plus de 6heures de course est une première pour moi.
Le but, finir et essayer de figurer dans le top 10.
Je me sens bien et je suis excité de prendre le départ. 06h30 c’est parti. J’imprime un rythme assez soutenu sur les 2 premiers km de route menant au pied du ventoux.
Quatre coureurs en relais ont pris les devants, logique, ils n’ont que la montée à gravir avant de passer le relai. Pour atteindre le sommet qui culmine à 1912 mètres d’altitude il va falloir parcourir 11.5 km et avaler plus de 1500d+. Je prends la tête de la course au quatrième kilomètre. Je monte régulièrement, en gérant mon effort, tout va bien.
Au 8ème kilomètres, j’aperçois déjà le sommet au loin, c’est magnifique. Dans un moment d’égarement , je manque une balise et me trompe de chemin. Je reviens sur mes pas et je vois au loin plusieurs coureurs qui viennent de passer. Je cravache à nouveau dans la montée et j’atteins finalement le sommet en 1h52.
Premier pointage avant d’entamer 17 kilomètres de descente. La vue au sommet est tout simplement époustouflante. Le Ventoux a quelque chose de mythique.
La première partie de descente en lacets techniques me permet de rattraper mon retard. Je reprends la tête après 17 km de course puis creuse l’écart sur une portion plus roulante.
Arrive déjà le 2ème pointage au 30ème kilomètre. Je prends soin de bien me ravitailler. Le public présent m’encourage, ça me fait chaud au coeur.
Je me lance à l’assaut de la deuxième difficulté du jour, une belle petite montée de 250d+ assez cassante. Beaucoup de personnes et d’amis sont présents et m’encouragent. J’ai un petit coup de moins bien car ma jambe droite me fait un peu mal. Le parcours est assez difficile,pas mal de relances et de portions techniques . Je rumine et envisage même l’abandon à ce moment de la course.
Je pense à ma fille qui fête ces 12 ans ce jour là, pour elle je veux aller au bout et gagner malgré la douleur. Je sais que j’ai environ 20 minutes d’avance sur le deuxième et commence à penser à la victoire. Malheureusement pour la seconde fois je rate une balise. A ce moment là, il faut vraiment du mental pour continuer. Je rebrousse chemin et retrouve rapidement le parcours.
La suite s’annonce compliquée avec 9 kilomètres d’ascension et 550 D+ à avaler. J’alterne marche et course. Je me fais doubler à 3 reprises par des coureurs du relais qui m’encouragent. Ça me fait du bien et je ne lâche rien. Nouveau ravitaillement, je fais une pause de 2 minutes et prends soin de me bien m’alimenter avant de repartir.
La fin est proche mais mon allure a fortement diminuée depuis le début de la course. Je relance dans la descente malgré la douleur, je pense beaucoup à ma fille, à mon épouse, aux amis ainsi qu’à mon team. J’aperçois le village au loin mais une nouvelle fois je tire tout droit et manque encore une balise, la 3ème ! Arrivé au village je dois remonter la route en sens inverse pour atteindre la ligne d’arrivée. J’en ai les larmes aux yeux.
Malheureusement, je ne vois ni ma fille ni mon épouse qui m’attendaient plus haut sur la fin de parcours. Je suis très heureux de pouvoir dédier cette première victoire à ma fille Amélie pour son anniversaire. J’ai passé une superbe journée, pleine d’émotion. Un grand merci aux organisateurs et aux 100 bénévoles présents.
A l’année prochaine pour le 100 kilomètres !
Pascal
Team UR
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