Cela fait 55 ans que les 100 km de Bienne existent. En foulant les routes et chemins j’ai eu quelques pensées pour ces dizaines de milliers de centbornards qui y ont transpiré.
Cette distance reste à mes yeux une des plus magiques !
J’y suis allé accompagné de Monika Locher avec un but : terminer. Je n’avais pas assez d’entraînement spécifique pour compter y faire un chrono.[do action= »retour-a-la-ligne »/]
Compte-rendu 100 km de Bienne 2014
13-14 juin – Départ 22h – 11h07 de course
Les 20 premiers kilomètres se font en solo puis nous retrouvons les cyclistes accompagnateurs tous alignés et qui attendent patiemment. C’est assez spectaculaire à voir et quelle ambiance quand nous nous retrouvons, on a l’impression que nous ne nous sommes pas vus depuis un an !
Le départ et la traversée de Bienne sous les applaudissements et encouragements de milliers de spectateurs resteront à jamais gravés dans ma mémoire ! Le public nous motive, crie, chante, joue de la musique, applaudit et il est 22h ! C’est la fête de la course ! Ensuite tout au long du parcours il y a régulièrement du public dont le passage à Aarberg ! Là aussi des milliers de personnes nous attendent, ça photographie de tous les côtés, ça fait du bruit… c’est vraiment magique !
Après 01h45 de course je retrouve donc Monika. Premier feedback sur ma forme, l’alimentation et l’hydratation. Au 34ème kilomètre je me sens plutôt mal, l’impression que je vais perdre connaissance. Etre mal en ultra ça arrive mais au bout de si peu de kilomètres, cela provoque en moi une crainte assez forte pour la suite du programme. 1er arrêt. Monika est là, elle gère car moi je me vois déjà rentrer en ambulance. Ca passe, ouf ! 36ème kilomètre ça recommence… Là je me couche dans l’herbe sur le côté de la route et je sens que je m’endors en quelques secondes. Ce n’est vraiment pas bon signe et je suis inquiet ! Nous décidons de rejoindre le prochain ravitaillement et de faire le point avec l’équipe médicale.
Sur place il y a une secouriste mais elle n’a pas de tensiomètre. Au prochain ravito il y aura du matériel médical. Nous reprenons la route jusqu’à ce point de ravitaillement mais là on nous dit qu’il n’y a pas de samaritain… Il faut encore parcourir 7 km sinon ils appellent quelqu’un qui nous amènera à Bienne. Je me sens pas trop mal et nous repartons une nouvelle fois. Au point médicalisé j’oublie carrément de me faire contrôler la tension. Du coup de kilomètre en kilomètre on fait le job, pas très vite mais on trace. Nous sommes particulièrement attentifs à l’alimentation et de ne pas perdre trop de vitesse. Je serre les dents et les kilomètres se suivent en alternant course et marche.
Entre le 55ème et le 65ème kilomètre nous sommes séparés pour la 2ème fois des cyclistes car nous courons sur un chemin étroit en forêt. Ce single est interminable ! J’ai posé un pied devant l’autre et j’ai refait ce même geste environ 10’000 fois pour arriver au bout de ces 10 km.
Je n’ai pas l’âme d’Indiana Jones mais je joue aux aventuriers en tombant assez lourdement 3 fois durant ces 10 bornes (pierres ou racines ont eu raison de moi). Embrasser la Suisse de cette façon n’est pas des plus agréables ! La foulée de l’ultramarathonien est assez rasante et inadaptée aux passages en nature… La 3ème fois je me suis vraiment fait mal à la cuisse, au coude et au genou droits. Quelques douleurs et un peu de sang mais rien de grave. J’ai couru en boitant un peu mais tout compte fait ça ne changeait pas grand chose à mon état physique d’avant !
Ensuite je suis passé par des phases de plutôt bonne forme à « je me mets minable » sur le bord de la route.
Lorsque l’on atteint l’arrivée des 100 km de Bienne vous passez sous la tente qui sert de cantine, donc un endroit rempli de monde. Ambiance au top, arrivée à 2, ça y est, mission accomplie !
Je marche comme un compas. Je ne réalise pas bien si nous sommes le matin, l’heure qu’il est…
Repos garçon !
Stéphane Abry
Team UR
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