Chaque mois, un coureur du team UR vous proposera le portrait d’un athlète de sa région. Pour débuter cette série d’interviews, direction le Pas-de-Calais.
A travers cette série de portraits, nous avions envie d’aller à la rencontre des coureurs de l’ombre, ceux dont on ne parle jamais. Vincent Lemoine, qui court sous les couleurs d’Univers Running, nous présente donc Jérôme Pagniez, un ultra-traileur au grand cœur. Déjà finisher de l’UTMB en 2014, Jérôme nous dévoile ici ses objectifs pour 2016 et revient sur son parcours en course à pied.
Vincent Lemoine : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Jérôme PAGNIEZ, j’ai 42 ans, je suis kiné-ostéopathe à Béthune dans le Pas-de-Calais. Je suis marié et j’ai un petit garçon de 6 ans.
Depuis quand pratiques-tu la course à pied ?
Je pratique la course à pied et plus précisément le trail depuis huit ans, après vingt et une années de cyclisme sur route.
Quel est ton terrain de prédilection et quel format de course te convient le mieux ?
La montagne. Je ne peux pas envisager un trail sans dénivelé. Plus ça monte, plus j’aime. En regardant mes résultats, je dirais que les formats qui me conviennent le mieux sont les trails de plus de cinquante kms et les ultras classés L compris entre 70 et 100 kms.
A quelles grandes courses as-tu déjà participé ? Quel est ton meilleur et ton pire souvenir ?
J’ai participé à plusieurs MaxiRace du lac d’Annecy et plusieurs marathons et 80kms du Mont-Blanc , un Ice-Trail-Tarentaise, un Grand Raid des Pyrénées et aux différentes courses de l’UTMB.
C’est difficile de trier mes meilleurs souvenirs car il y en a beaucoup. On vit des moments intenses lors d’ultras. Mon arrivée main dans la main sur mon premier ultra dans les pyrénées avec mes deux compagnons d’aventure, un gars du sud et une réunionaise, et puis surtout le passage de la ligne d’arrivée de l’UTMB 2014 avec mon petit bonhomme restent tout de même parmi mes meilleurs souvenirs.
Par contre, fort heureusement des mauvais je n’en ai pas tant. Mais celui qui m’a le plus marqué, est mon abandon sur l’UTMB 2015 à la Fouly, au 110ème kilomètre.
Combien de fois t’entraines-tu par semaine? Pratiques-tu d’autres sports ?
Actuellement, je m’entraine 6 à 7 fois par semaine, mais cela n’a pas toujours été comme ça.
Je fais toujours beaucoup de vélo. C’est un bon sport compléméntaire à la course à pied et beaucoup moins traumatisant.
Quel est ta séance préférée ? Cours-tu souvent sur piste ? Comment travailles-tu le dénivelé ?
J’adore le dénivelé. Je sais passer des heures à monter et descendre nos belles montagnes que sont les terrils.
Par contre, je ne cours jamais sur piste. Pour mes séances un peu plus rapides, c’est encore une fois autour des terrils que je trouve mon bonheur. Les petits chemins cendrés qui montent en pentes douces, c’est idéal pour des séances de type VMA.
Ce n’est pas trop compliqué de concilier ta vie de famille, ton travail et tes entrainements ? As-tu le soutien de ton épouse ?
J’ai la chance de faire un métier où je travaille sur rendez-vous, ce qui me permet de m’organiser plus facilement pour mes entrainements durant la semaine. Les weeks-ends sont plus consacrés à la famille, même si il y a des séances d’entrainement, elles sont plus courtes.
Ma famille est assez sportive. Mon épouse court également, elle a fini le marathon du Mont Blanc l’an dernier et prépare l’OCC. Pour l’instant, mon fils trotte plus sur un poney mais il aime l’ambiance des courses et participe aux petites courses organisées pour les enfants lors des grands événements.
Quelle course te fait rêver ?
L’UTMB est la course qui m’a fait rêver et pour laquelle je me suis mis à courir. L’ambiance au départ et à certains ravitaillements est digne du Tour de France. C’est un réel plaisir de courir à Chamonix et autour du Mont-Blanc. Mais au fil des années, je recherche des parcours plus techniques, plus montagnards. Le Grand Raid de la Réunion, la Hardrock Endurance Run 100 miles aux USA et le Tor des Géants en Italie sont des courses auxquelles j’espère participer ces prochaines années.
Quel est ton chemin préféré ?
Mes chemins d’entrainement en vacances et notamment la montée au refuge Bellachat dans le massif des Aiguilles Rouges à Chamonix qui offre un superbe parorama sur le massif du Mont-Blanc.
Les inscriptions pour les courses mythiques sont de plus en plus onéreuses et les modes de sélection de plus en plus drastiques ? Quel est ton sentiment sur le sujet ?
C’est vrai les inscriptions pour ces grandes courses ont un coût élevé. Mais les infrastructures mises en oeuvre sont telles sur certains trails qu’il est facile d’en comprendre le coût … même si certains trouvent que c’est toujours trop cher pour un tee-shirt ou une veste. En ce qui me concerne, je ne participe pas à beaucoup de compétitions dans l’année.
Les sélections sur certaines courses sont à mon avis justifiées. Partir seul en pleine montagne, de nuit, et par tout temps, demande un minimum d’expérience, pour une question de sécurité.
Quand aux tirages au sort, il faut surtout de la chance, sinon de la patience pour attendre son tour l’année suivante ( pour les moins chanceux, cela laisse alors un an de plus pour se préparer !). Il reste également sur certaines courses la possibilité de prendre un dossard solidaire.
Quel est ton principal objectif pour 2016 ? Parles-nous du dossard solidaire justement …
Plusieurs objectifs sont prévus comme la MaxiRace à Annecy, la Ronda Del Cimes à Andorre, le Grand Raid de la Réunion en attente du tirage au sort, mais il y aura surtout l’UTMB qui sera cette année un double défi.
Je vais y courir pour une association avec un dossard solidaire. Double défi donc, car pour obtenir le dossard il faut dans un premier temps réunir au minimum 2000 € de dons pour l’association. Dans un second temps il faudra s’y préparer pour être une nouvelle fois « finisher ».
Pour quelle association cours-tu ?
Je vais courir l’UTMB pour la FONDATION maladies rares.
Qu’est ce qui te plait dans cette démarche ?
Cette formule permet en quelque sorte d’allier l’utile à l’agréable. J’ai découvert très récemment cette possibilité de participer à l’UTMB en visionnant le DVD de la dernière édition, alors que j’étais déjà pré-inscrit.
Les témoignages des participants de l’an passé ont rapidement fait écho en moi, et je me suis dit que si je n’étais pas tiré au sort cette année (ce qui fut le cas de nombreuses fois les années précedents), je prendrais un dossard solidaire.
L’organisation propose d’aider dix associations. Exerçant un métier du domaine de la santé, mon choix s’est tout naturellement porté sur la FONDATION maladies rares. J’ai commencé à en parler autour de moi, et je me rends compte que le sujet ne laisse pas les gens indifférents.
De plus, j’ai aussi le sentiment de ne plus courir uniquement pour moi, mais aussi pour aider la recherche et les malades.
Que pouvons nous faire concrètement pour te soutenir dans ton projet ?
Si vous souhaitez soutenir la FONDATION maladies rares, il suffit de se rendre sur le site internet de la fondation maladies rares, et surtout d’en parler autour de vous. Les dons peuvent être effectués depuis le site.
Et si vous voulez me soutenir dans mon projet, il suffira de spécifier dans l’encadré « commentaire » : don pour le dossard solidaire de PAGNIEZ Jérôme pour l’UTMB.
J’adresse d’avance un grand merci à toutes les personnes qui décideront d’apporter leur soutien. Pour les personnes intéressées, sportives ou non, un lien sur le site de la fondation permet de suivre la préparation et l’entrainement des dossards solidaires.
Serais-tu d’accord pour nous faire vivre les moments importants de cette belle aventure ?
Oui, avec grand plaisir.
En trois mots, pour toi la course à pied est synonyme de …
Découverte, aventure et dépassement.
Merci Jérôme, à très bientôt sur Globe Runners.
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