Vous avez déjà entendu tout et son contraire à propos de l’entrainement à jeun. Que se soit pour perdre du poids, s’affuter ou simplement pour des raisons d’ordre pratique, voici tout ce qu’il faut savoir avant de commencer à courir le ventre vide.
Courir à jeun favorise la perte de poids, c’est d’ailleurs très certainement la première motivation des adeptes de cette séance d’entrainement un peu particulière. A un moment où les réserves glucidiques sont au plus bas, c’est l’occasion idéale de solliciter les graisses stockées, comme carburant durant l’effort. Idéal donc quand on veut se débarrasser de quelques réserves adipeuses ou sécher avant une compétition.
Réalisées régulièrement, ces séances permettent également à l’organisme d’être plus efficace quant à l’utilisation des graisses comme fournisseur principal d’énergie. Les marathoniens qui redoutent le fameux mur du 30ème km (moment où généralement les stocks de glycogène sont au plus bas), et plus généralement les adeptes de sports d’endurance, peuvent donc trouver dans cette pratique de réels bénéfices.
Mais courir le matin à jeun n’est pas sans conséquences, c’est pourquoi ce type de séance doit se pratiquer avec prudence.
Courir à jeun, mode d’emploi
Au réveil, vous pouvez avaler un grand verre d’eau, un thé ou un café (mais sans sucre) pour réhydrater votre corps après la nuit. Emportez avec vous un peu d’eau et de quoi parer l’éventuelle fringale qui pourrait vous envahir. Barre de céréales, gel, fruits secs, … Ne sortez pas les poches vides.
Pas question non plus de se lancer dans une course endiablée, au saut du lit et le ventre vide. Courir à jeun demande de la mesure et une intensité d’effort assez faible. Contentez-vous de courir en endurance fondamentale, sur un parcours connu, pour une durée n’excédant pas 40 à 45 minutes si vous débutez dans l’exercice, et jusqu’à une heure pour les plus aguerris. Comme toujours, respectez une certaine progressivité sans jamais dépasser 2 séances par semaine.
Partir s’entrainer à jeun le matin permet aussi de jongler avec un emploi du temps familial et professionnel parfois très chargé. Ensuite, il reste tout à fait possible de s’alimenter durant la séance si vous souhaitez effectuer un travail plus intensif, c’est d’ailleurs un bon moyen de tester vos futurs ravitaillements en course.
Courir à jeun, attention danger
Courir à jeun est une pratique plutôt réservée aux coureurs expérimentés et rompus au travail d’endurance. Il serait d’ailleurs tout bonnement criminel de faire l’apologie d’une telle méthode d’entrainement auprès de coureurs débutants.
Clairement, si vous êtes en surpoids, que vous démarrez la course à pied et que vous voyez dans le fait de courir le ventre vide un moyen d’accélérer votre perte de poids, il est encore temps de vous en dissuader. La pratique d’une activité sportive pourra certes vous aider à maigrir, mais n’oubliez pas non plus de regarder du côté de votre alimentation, qui nécessite peut-être un rééquilibrage.
Attention à l’hypoglycémie qui guète le bon moment pour venir vous cueillir en vous coupant les jambes. Un certain manque de vigilance pourrait également vous être préjudiciable, soyez attentif.
Courir à jeun, de manière répétée et/ou prolongée peut avoir des conséquences dramatiques. Grande fatigue, troubles gastriques, maux de tête … Au delà d’une heure d’effort, le corps peut commencer à produire des déchets, les corps cétoniques, issus de la dégradation des graisses et des acides aminés, qui à long terme peuvent entrainer des complications rénales ou du diabète.
Un autre effet dont vous devez vous prémunir, la compensation. Après une sortie à jeun, l’envie de succomber à l’appel de la gourmandise en mangeant finalement plus que d’habitude ou en grignotant entre les repas pourrait annihiler tous les efforts consentis.
Quoi qu’il en soit, cette pratique nécessite une bonne connaissance de soi, restez à l’écoute de votre corps et de vos sensations. A la moindre alerte, stoppez tout et rendrez en marchant tranquillement.
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