Soyons clairs tout de suite : vous ne trouverez pas de réponse dans cet article. On avait juste envie de taquiner un peu les organisateurs et les coureurs persuadés que la plus difficile, c’est la leur, évidemment !
Pour beaucoup c’est la Barkley, c’est sûr. Cette course un peu dingue organisée dans une forêt assez repoussante du Tennessee. Ils en sont persuadés, ils ont vu un documentaire à la télé et la voix off le disait bien : « La Barkley, cette épreuve réservée à une poignée d’initiés, considérée aujourd’hui comme la course à pied la plus dure du monde ». Mais voilà, deux jours plus tard, une autre voix off dit tout autre chose sur une chaîne concurrente : « l’UTMB, le trail le plus difficile de la planète ». Loin de moi l’idée de moquer ces voix off au ton bien sérieux, mais du coup la question se pose : qui a raison ?
Les organisateurs surfent aussi sur la vague de « la course à l’échalote »
C’est tout bénéf’ pour les organisations. Faire croire que votre épreuve est la plus difficile, THE ONE, c’est l’assurance d’attirer les plus grands fêlés de la planète et de justifier le prix exorbitant des dossards. Les plus grands fêlés mais aussi les coureurs anonymes comme vous et moi d’ailleurs, en mal d’adrénaline et qui se lancent dans une course à l’échalote.
Avant le marathon était extra ordinaire, aujourd’hui c’est la routine. Un 100 kilomètres ? Deux de mes voisins l’ont fait. Un 100 miles ? Ah ça commence à être sérieux, mais c’est encore très courant. En revanche, si on me dit que cette course là est la plus dure du monde, alors là je dis BINGO : ça va faire un carton sur ma page Facebook.
Alors quelle est la course la plus difficile au monde ?
Eh bien ça dépend pour qui. Pour ma grand-mère, c’est le 10 kilomètres qui passe juste devant chez elle. Il faut dire qu’il y a une sacrée côte et mamie, le simple fait de la surmonter pour aller au marché avec son panier roulant, ça la flingue. Pour moi, c’est celle sur laquelle j’ai laissé une cheville et deux vomis il y a trois ans alors que j’ai depuis bouclé des parcours à priori plus compliqués. Pour L’organisation du Marathon des Sables, c’est… je vous laisse deviner, on va voir si vous avez suivi. De toute façon le palmarès est voué à changer sans arrêt : tous les six mois un gars du fin fond de nulle part invente une course beaucoup plus folle, beaucoup plus longue, beaucoup plus plus.
Bref, et si couronner une course « épreuve la plus difficile du monde » à coup sûr était mission impossible ? Et si on arrêtait d’essayer d’ailleurs ? Bien sûr qu’on est dans une discipline où tout nous pousse à se mesurer pour savoir qui a la plus grosse… endurance. Mais bon, on n’est pas obligés d’y jouer, si ?
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