L’idée est simple, départ du fond de la vallée de Chamonix, pour un aller-retour au sommet du Mont Blanc en empruntant la voie normale ou royale. Une balade d’environ 32km avec près de 4000 mètres de dénivelé positif. Départ des Houches (alt. 1135m) pour rejoindre le Mont Blanc à 4810m.
Avertissement : L’ascension du Mont-Blanc nécessite une excellente condition physique et une bonne connaissance du milieu montagnard. Le récit qui va suivre n’a aucunement pour vocation de banaliser ce qui doit rester exceptionnel. N’oubliez jamais qu’en montagne le danger n’est jamais très loin. Soyez prudents et sachez vous entourer de personnes qualifiées pour réaliser vos rêves.
Il y a à peu près 1 mois de ça, lors d’une sortie « hamster », montée Nicolas de Lange x10 (les Lyonnais reconnaîtront) j’ai lancé l’idée de faire une ascension du Mont-Blanc en mode « speed hiking » dans la journée. J’ai immédiatement suscité l’enthousiasme de mes deux amis présents.
Synchronisation des différents agendas, tout était bien parti. Benoit (membre des traileurs hamsters de Lyon) trouve la bonne idée de se péter une cheville. C’est donc en compagnie de Christophe Anselmo que nous irons gravir le Mont Blanc ce lundi 8 août 2016.
Conditions requises, un ensoleillement proche de 100% et de bonnes températures car nous souhaitons partir léger pour cette journée. Plus c’est léger plus c’est facile ! Nous emportons tout de même un sac de 24L avec baudrier, mousquetons, corde, casque, crampons, vivres sans oublier… la couverture de survie !
Lundi 8 août 2016 – 2h00, le réveil sonne, couché à 22h après avoir vu le ping-pong aux JO de Rio. Le ptit dej’ avalé, départ de Morzine, direction les Houches !
Les Houches – Nid d’Aigle : C’est frontales fixées que nous entamons la première partie jusqu’au Refuge du Nid d’Aigle (alt. 2380m). Le jour se lève peu à peu dans la vallée. On croise plusieurs bouquetins sur le chemin… 1, 2, 3, 10, on ne les compte plus ! Le sentier passe à travers la forêt, quelques passages exposés mais vraiment rien d’extraordinaire.
Nid d’Aigle – Refuge tête Rousse : Cette partie se résume à un long chemin à travers les pierres et les bouquetins (oui encore eux). On les prend tous en photo comme si on avait peur de rater LE cliché ! Cela dit maintenant on a de quoi faire un trombi et leur donner un petit nom ! Arrivée au niveau de Nid d’Aigle, oui bon c’est un refuge, on file direct vers la suite avec le fameux couloir du Goûter.
Tête Rousse – Le Refuge du Goûter : C’est là que les choses se corsent. Autant jusqu’ici ça se résume à une balade pédestre… à condition de suivre le bon chemin, autant sur cette partie, mieux vaut ne pas avoir le vertige.
Un véritable mur de pierres de 700m+ se dresse devant nous. Au sommet, la boîte de conserve, le refuge qui culmine à 3835m. Mais avant ça, le couloir du Goûter ou « le couloir de la mort » pour les intimes.
Ce passage laisse tomber par épisodes plusieurs pierres allant de la taille d’un poing à celle d’une moto (un truc gros quoi). L’arrête à escalader c’est 500m+ pour 760m… c’est raide ! Surtout quand tu n’es pas attaché et que les pierres bougent sous ton propre poids. C’est véritablement la partie la plus longue et la plus éprouvante du parcours. A mi-chemin entre l’escalade et la randonnée engagée, cette partie est vraiment dangereuse. Sur le retour on a vu du sang sur bien 250m que nous n’avions pas vu à l’aller, intéressant non ? J’espère que le monsieur va bien.
Concernant notre ascension en baskets, plusieurs guides nous ont regardé de travers (et je comprends pourquoi) mais j’étais tout de même plus à l’aise sur cet exercice avec mes souliers qu’avec ces énormes écrase-merde que tu te tapes en alpinisme !
Bref, nous voici au sommet de l’arrête sous l’ancien refuge du Goûter. On sort nos magnifiques crampons achetés pour l’occasion entre la Yaktrax (bah ouais ce n’est pas la StéLyon) et les crampons d’alpi. Le temps est toujours avec nous (malgré un vent soutenu) mais cela semble rester stable. J’en profite pour préciser que cette traversée aurait été bien différente si les conditions n’avaient pas été aussi bonnes. D’où l’importance du calendrier synchronisé avec la météo.
Une fois au refuge du Goûter, bah c’est l’heure du casse dalle ! C’est d’ailleurs à cette altitude que j’ai commencé à subir les premiers effets du Mal Aigu des Montagnes… c’est le tarif quand tu as pour seule acclimatation les A/R à Fourvière (alt. 320m svp). Mais bon on fait avec !
Le Refuge du Goûter – Sommet du Mont-Blanc : Au départ du refuge, le sommet qui parait si proche et si loin à la fois est en vue. Il nous reste environ 1000m+ sur une neige compacte, la progression y est facile. On croise plusieurs cordées, parties de bonne heure du refuge, sur la descente. On en double d’autres qui semblent en grande difficulté pour mettre un pied devant l’autre, certaines font même demi-tour (33% des gens qui tentent le sommet arrivent au bout et 50% pour ceux accompagnés d’un guide).
On passe le Dôme du Goûter (alt. 4304m), l’abri Vallot (alt. 4362m), les Bosses… on avance à ce moment sur une crête enneigée, l’Italie sur la droite, la France sur la gauche, le sommet est à nous ! Séance photos, selfies, souvenirs et j’en passe. Je check le réseau et là… pas de 4G !! Moi qui étais venu ici uniquement pour voir si Nintendo ne s’était pas amusé à mettre un Pokémon rare sur le sommet, c’est raté. Penser à demander l’opérateur de Seb Montaz !
Sommet du Mont-Blanc – Les Houches : Le retour se fait plus rapidement, forcément. J’en profite pour faire quelques images. Quelques glissades sur le cul aussi. Note pour plus tard, apporter une pelle (pas l’outil, la luge hein), ça ira plus vite.
Le MAM m’empêche de m’alimenter correctement et le mal de tête devient de plus en plus difficile à supporter. Il ne me lâchera pas jusqu’à notre arrivée aux Houches. Sur le retour, passage obligatoire au McDo pour se remplir l’estomac avant de reprendre la route direction Lyon pour une bonne nuit car demain, au travail !