Mais dans la vie, il n’y a pas que Chamonix, même si parfois, on arrive à nous faire croire le contraire. Des courses, il en existe des centaines chaque weekend, loin de la ferveur médiatique, des courses organisées par des anonymes pour des anonymes.[do action= »retour-a-la-ligne »/]
Revenons tout de même un instant sur le Mont-Blanc. Il faudrait être difficile pour ne pas apprécier le décor, les paysages sont à couper le souffle. Mais entourés de 2000 traileurs, ça gâche tout de même un peu la vue, non ? Bienvenue sur l’autoroute du Mont-Blanc !
L’idée ici n’est pas de faire la leçon, chacun reste libre de courir où bon lui semble, c’est toujours le bon vieux principe de l’offre et de la demande qui régit ce monde.
Quant à « l’esprit trail », personne ne sait plus vraiment à quoi ça correspond, il doit exister autant de définitions que de coureurs. La philosophie du traileur est une chimère, une légende urbaine. Aujourd’hui, elle ressemble à un bouquin préfacé par Kilian Jornet, sponsorisé par The North Face, et acheté sur Fnac.com … Ce serait donc ça ?
Ce weekend, il y avait donc Chamonix, et les autres … Les autres, les petits, les bénévoles, ceux qui se battent toute l’année pour organiser des épreuves aux quatre coins de la France. Le trail à taille humaine, convivial, et sans fioritures …
Ce trail là n’est pas mort et représente encore la grande majorité des épreuves. Alors comment se fait-il que les médias n’en parlent jamais ? Pareto est passé par là. … 20% des épreuves s’accaparent 80 % de la couverture, laissant seulement les miettes aux autres. C’est un phénomène empirique contre lequel il est difficile de lutter.
Au nom de la diversité, et pour que les coureurs puissent encore avoir le choix, il est essentiel de soutenir les petites associations qui luttent pour offrir des épreuves de qualité tout au long de l’année.
Prads-Haute-Bléone, vous connaissez ? Non, et c’est bien normal. Cette petite commune de 182 habitants située dans les Alpes de Haute Provence était le cadre d’une épreuve de trail ce weekend.
Un kilomètre vertical samedi après-midi, et 2 courses le dimanche matin, l’une de 13 km et l’autre de 24. Coût de l’inscription, 17 euros, repas gargantuesque compris, avec en prime, un t-shirt technique et 1 litre de jus de poire fermier. Une organisation bénévole sans faille, un accueil chaleureux et un parcours splendide. Il n’en fallait pas plus pour passer un bon dimanche de trail.
Au départ du 13 km, il n’y avait que 25 coureurs. La pluie, l’orage et la grêle auront très certainement eu raison de la motivation des moins téméraires. Quel dommage pour les organisateurs qui attendaient un peu plus de monde. En espérant que le manque à gagner ne sera pas fatal à cette association et qu’ils pourront proposer encore longtemps cette épreuve aussi belle que confidentielle.
A Chamonix comme ailleurs, nous étions des milliers sur les sentiers ce weekend. Tout ça ne serait pas possible sans la disponibilité des bénévoles qui contribuent grandement à l’organisation de toutes ces épreuves. Oui c’est sans nul doute d’une banalité affligeante d’écrire cela, et pourtant : Un GRAND merci à eux et vive le trail.
Sébastien Réby