Courir est-il vraiment un acte solidaire ?

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Chaque weekend, ils sont plusieurs milliers à courir pour la bonne cause, parfois même sans le savoir. Les courses caritatives ont le vent en poupe, mais cela pose tout de même quelques questions.

La mode du running est un véritable business qui attire inévitablement les convoitises. Certains organisateurs l’ont bien compris et se sont vite engouffrés dans la brèche. D’un côté on trouve de véritables courses solidaires et de l’autre, celles déjà bien installées qui le deviennent par opportunisme. Sous couvert de transformer leur événement en course caritative, le tout en reversant 1 euro par dossard à une œuvre quelconque, ils capitalisent sur la pseudo bonne conscience des runners qui seraient venus quoi qu’il arrive. Les inscriptions grimpent en flèche, le droit d’entrée devient le plus souvent exorbitant, mais tout le monde s’en lave les mains puisque c’est pour la bonne cause !

Au-delà des événements, on voit également naitre une nouvelle génération de coureurs, les runners solidaires. Mais si vous en connaissez forcement, en général ils courent pour une association et aiment le faire savoir. Comme si courir était (re ?)devenu un acte éminemment politique qui justifierait à lui seul une prise de position. C’est surtout un moyen de financer l’inscription à des épreuves hors de prix simplement en versant quelques litres de sueur.

Les courses caritatives à 2 vitesses

Mais si on se place du côté des associations, le nerf de la guerre reste de lever un maximum de fonds pour la cause, tout en se faisant connaître auprès d’un public souvent ignorant jusqu’à sa propre existence. On est finalement loin ici du don d’adhésion, véritable acte militant choisi et réfléchi qu’on ne peut qu’encourager. Et ce n’est pas sur le stand de sensibilisation caché dernière la consigne qu’il faut compter pour rameuter les troupes de manière pérenne.

Dès lors, participer à une course à résonance caritative se résume donc à courir (comme d’habitude) après s’être acquitté d’un dossard dont une infime partie sera reversée à une association dont vous ne connaissez rien. Prenez la Wings for Life -mais si, cette course dont la ligne d’arrivée est matérialisée par une voiture lancée à votre poursuite- qui pour le coup est une véritable course caritative, combien de coureurs se souviennent que l’ensemble des recettes finance une partie de la recherche sur la moelle épinière ? Il n’y a guère qu’Odyssea dont les épreuves organisées aux quatre coins de la France ont su rassembler massivement autour de la lutte contre le cancer du sein, faisant de ces événements des moments forts de partage et de convivialité autour d’une cause qui touche de nombreuses familles.

Si courir était un acte militant, il conviendrait dans un premier temps de bien choisir les événements auxquels on participe, en évitant de s’associer aux mercenaires du mécénat. Quand on s’inscrit à un événement qui reverse à peine plus de 2% des recettes à une cause et qu’on repart avec un t-shirt tout droit sorti d’une usine chinoise, il est légitime de poser les limites du running solidaire, vous ne trouvez pas ?

2 réponses

  1. Avatar de meharitrois
    meharitrois
  2. Avatar de PY

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