On vante souvent les bénéfices de l’entrainement croisé en course à pied, natation ou vélo sont d’ailleurs les sports les plus souvent indiqués. Mais une pratique régulière de l’apnée peut aussi permettre de développer de nouvelles qualités chez les coureurs.
Il y a 3-4 ans j’ai rencontré David Fournier (actuel champion suisse d’apnée). J’avais été fasciné par ses récits concernant ses entraînements. Nous avions largement évoqué le développement des ressources nécessaires à la pratique de l’apnée. Par exemple la confiance en soi, la connaissance subtile de son corps et de ses capacités, et bien sûr la force mentale.
Par crainte d’aborder ce sport avec mon esprit d’ultra et de vouloir aller trop loin, j’avais mis de côté l’idée de me lancer. C’est en 2016 que ma curiosité est revenue me titiller en rencontrant une excellente apnéiste suisse, Amalia Dini. J’ai apprécié son approche douce de ce sport et petit-à-petit je me suis laissé tenter. En janvier de cette année j’ai commencé mon initiation et c’est Amalia qui s’occupe de mon coaching.
Depuis je retire énormément d’informations sur cette activité. Elle n’est en soi pas dangereuse, cependant pour qu’elle ne le devienne pas, il y a des règles de sécurité à respecter, entre autres ne pas pratiquer en solo. Et puis je découvre un monde passionnant. Un monde constitué d’une multitude de disciplines (profondeur, statique, avec ou sans palmes, en eau libre ou en piscine…). Je rencontre des sportifs très cools dans leurs attitudes et qui pratiquent le yoga, le tai-chi ou encore la méditation. Enfin c’est aussi la découverte de méthodes d’entraînement, dont une partie se fait à sec (hors de l’eau) et qui ressemblent aux sessions de fractionné que nous connaissons bien en course à pied.
Durant mes entraînements, l’accent est mis sur la souplesse, sur la détente physique et mentale, l’assouplissement du diaphragme et de la cage thoracique, les étirements etc.
L’apnée est très utile pour tout sportif car elle fonctionne grâce à deux mécanismes :
- La tolérance de l’organisme au CO2 (hypercapnie) et la consommation d’O2 et sa diminution dans le sang pendant la phase d’apnée (hypoxémie ou hypoxie).
- La respiration est donc très importante, que ce soit en apnée ou dans n’importe quel sport, et la maîtriser permet d’améliorer ses performances dans de nombreux domaines. Il faut cependant veiller à respirer avec le diaphragme : gonfler le ventre et ensuite les poumons.
Retour sur mes premiers entraînements d’apnée
A mon niveau de « petit bleu » je remarque déjà des aspects positifs pour la course à pied.
- J’ai testé 01h30 d’entraînement en piscine : brasse et crawl pour l’échauffement. Apnée dynamique avec palmes et session de statique. Quelques heures plus tard j’ai couru en endurance une dizaine de kilomètres avec des passages plus rapides et j’ai senti dès le début une meilleure capacité respiratoire. Ma respiration était plus ample avec cette impression de pouvoir inspirer beaucoup plus d’air que d’habitude.
- Lors d’un essoufflement (fin de fractionné ou après une montée) j’utilise des techniques apprises pour respirer correctement à la sortie de mes minutes en apnée. Je retrouve mon souffle normal beaucoup plus rapidement en 3 inspirations franches.
- Sur une sortie plus longue j’ai enfin essayé de prendre de courtes pauses afin de mieux respirer (comme un apnéiste). Le retour à la course me semblait plus aisé.
Cela mérite de continuer à exercer ces respirations spécifiques et à observer les changements ou améliorations lors des sorties running. Affaire à suivre donc …