Au lendemain d’un marathon de Paris dont le succès populaire ne se dément pas, une petite ritournelle tourne inlassablement dans nos cerveaux de runners mal dégrossis : le boum du running aurait-il tué le mythe du marathon ? La question peut faire mal au ventre à certains, et pourtant…
Autant annoncer la couleur d’emblée, aujourd’hui on ne va pas se faire que des copains. Mais tant pis, car ici, nous n’avons pas pour habitude de manier la langue de bois.
Soyons clairs, il n’est pas question de fustiger une certaine catégorie de coureurs, ni d’ériger des grands principes, et encore moins de donner des leçons à qui que ce soit, mais simplement d’alerter au sujet des dérives qui gravitent autour du marathon.
Le marathon est mort, vive le marathon
Avec un peu de détermination et d’entrainement, tout le monde peut finir un marathon. Reste à savoir dans quel état et à quel rythme, même si ici la vitesse de progression du coureur reste tout à fait secondaire à nos yeux.
On pourrait toujours disserter pendant des heures sur la faiblesse croissante du niveau moyen du marathonien d’aujourd’hui et le mettre en rapport avec l’engouement grandissant pour la discipline, mais encore une fois, ce n’est pas le débat du jour.
Non, ce qui nous intéresse présentement est bien plus grave, sans vouloir jouer les rabats joies, les puristes ou les partisans du « c’était mieux avant ». Face à la détresse indescriptible observée à l’arrière du peloton le weekend dernier, difficile de rester sans réaction. Un sujet épineux qui ne manquera pas de susciter l’indignation, mais qui mérite tout de même qu’on s’y attarde avec toute la prudence qui nous caractérise.
Aborder l’épreuve comme une longue balade, pourquoi pas, même si le marathon reste une épreuve de course à pied, qui demande un minimum de qualités athlétiques pour être vaincue. Mais le marathon se respecte, il s’apprivoise tout au long d’une préparation qui n’a rien d’optionnelle.
L’enfer du macadam
Alors quand le « mur » vient frapper les coureurs bien avant la mi-course, transformant le peloton en une foret de zombies, on finit par se dire qu’il y a un truc qui cloche. Le titre tant convoité de « finisher » vaut-il la peine de s’infliger une telle souffrance ? Le prix à payer pour aller chercher la médaille laisse dans certains cas des traces indélébiles. De l’héroïsme à la bêtise, il n’y a parfois qu’un pas qu’il convient de ne pas franchir.
Pour autant, il semble difficile de fixer une limite, même si les barrières horaires existent déjà sur ce type d’épreuve. Après tout, les derniers d’aujourd’hui seront peut-être les premiers de demain. Néanmoins, il convient de prévenir les risques encourus, car non, le marathon n’est pas une blague à prendre à la légère.
La responsabilité nous incombe à tous, médias, équipementiers, organisateurs,… qui n’avons de cesse de faire l’apologie du marathon. Au fil du temps, la discipline est devenue une sorte d’arène des temps modernes, de celles qu’il faudrait affronter au moins une fois dans sa vie de runner.
Pourtant aujourd’hui, on a encore le droit de courir sans faire un marathon, ne l’oubliez pas !
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