Les époques changent, le matériel évolue, mais malgré le temps qui passe, le plaisir et l’envie de courir restent intacts. Du jogging au running il n’y a qu’un pas, et surtout des souvenirs plein la tête.
Il y a un moment durant lequel, par-dessus tout, je prends plaisir à laisser divaguer mon esprit. Ce moment, c’est celui où je cours. C’est à cette occasion qu’il y a quelques jours de cela, j’ai commencé à me demander quelle pouvait-être l’importance de tous les apports scientifiques et techniques apparus ces dernières années dans la course à pied ?
Là je me suis dit que je commençais à réagir comme « un vieux con » si je ne vivais pas avec mon temps. Pourtant une partie de moi a très envie de se diriger vers le minimalisme et un certain retour aux sources : short, baskets, t-shirts, point barre. Pour donner une image, voyons cela façon Anton Krupicka, même si il va encore falloir perdre quelques kilos avant de courir torse nu. Du coup, divers souvenirs de coureur me sont revenus, et ma foi, les temps changent, c’est inévitable.
Quand tu cours, tu enroules
Dans les années 80, on courait avec un jogging en coton gris qui pesait 3 kilos, un bandeau fluo et un serre poignet non-assorti. On s’appliquait à bien inspirer sur deux foulées avant d’expirer sur les deux suivantes. A cette époque, le mot d’ordre était : Enroule !
Cela voulait dire, « tu dois absolument attaquer avec le talon » et donc bien enrouler. Ce n’était pas que les potes de course qui le disaient, non non, les profs de sport étaient aussi nombreux à véhiculer ce message, en tout cas tous ceux que j’ai connus. Je vous passe toute la panoplie des étirements à effectuer avec des à-coups sur les tendons.
Je me souviens quand j’allais courir avec mon père, ses potes de boulot, un de mes oncles, et un certain Vincent qui nous proposait toujours d’avaler un sucre imbibé d’alcool de menthe avant nos footings. C’était le bon temps, on tentait n’importe quoi, mais ce n’est pas pour autant que l’on courait moins bien.
J’étais ado, en pleine forme, et à l’époque on ne courait même pas avec une montre au poignet, il ne fallait pas abîmer le matos ! Sur le parcours vita d’Arbouans près de Montbéliard, quand nous courions le nez bien dégagé par l’effet de l’alcool la menthe nous avions parfois la chance de le croiser, lui qui à l’époque était notre référence, notre inspiration dans la course : le Grand Box ! Jacky Boxberger ! Du coup on reprenait courage en bombant le torse, fiers d’avoir été à son contact durant quelques secondes.
Le cuissard ? trop la honte
Je pourrais aussi vous parler du moment où les coureurs ont commencé à mettre des cuissards … Il a fallu quelque temps avant que cela devienne un équipement passe-partout dans la course. Le cuissard était jusque-là réservé aux cyclistes. Ainsi, il n’était pas rare d’entendre quelques mots d’oiseaux, ou de voir quelques sourires narquois chez certains de nos congénères que nous croisions.
Les temps changent, tout évolue, tout bouge. Box n’est plus parmi nous, un modèle de cuissard connecté permet maintenant d’optimiser les entrainements en fonction de l’état de forme de l’utilisateur, et je ne vois plus aucun coureur manger des morceaux de sucre avec de l’alcool de menthe avant un footing …
D’expérience je suis certain d’une seule chose, avec ou sans produits techniques nous pouvons courir « bien », juste pour le plaisir, simplement comme bon nous semble.
Crédit photo : Actualités de Gagny
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