Voilà maintenant plusieurs années qu’on ne cesse de lire partout que le running est à la mode. Le problème avec la mode, c’est qu’elle passe. Le phénomène running est à bout de souffle, chronique d’une mort annoncée.
En changeant de nom, la course à pied est devenue une mode, Les puristes iront même jusqu’à parler d’un mode de vie. Et oui, ce sport ingrat que vous preniez plaisir à détester depuis votre plus tendre enfance est devenu en quelques années l’une des activités sportives les plus pratiquées de l’hexagone.
Le running est tendance, pour s’en rendre compte il suffit d’observer les hordes de runners qui parcourent nos villes quotidiennement. Quoi de plus banal aujourd’hui que de partager le trottoir avec un de ces coureurs ? C’est oublier qu’il n’y a encore pas si longtemps, courir dans la rue était considéré comme un acte marginal, voire militant qui tendait à lutter contre une certaine culture établie.
Mais aujourd’hui courir contribue à faire de vous quelqu’un de cool qui prend soin de son apparence et de sa santé. Plusieurs centaines d’articles sont d’ailleurs consacrés à ce sujet chaque mois, et pas seulement dans les magazines spécialisés. Le phénomène running serait devenu sociétal, le marqueur d’une certaine identité, un message fort exposé au monde : j’appartiens à la communauté running.
Pourtant, l’intérêt pour le running s’essouffle progressivement après deux décennies de croissance. De nombreux indicateurs montrent en effet que le boom du running est dernière nous. Ce phénomène observable depuis 3 ans aux Etats-Unis commence déjà à se faire sentir dans l’hexagone.
Comment expliquer cette désaffection pour le running ?
Comme les Tamagotchis, la Tecktonik, ou les rouflaquettes, les modes changent et c’est parfois heureux. Le running n’échappe pas à cette règle millénaire. C’est surtout chez les plus jeunes qu’on observe le plus fort revirement. Les 18-34 ans délaissent la course à pied au profit d’activités multisport où le running trouve finalement une place secondaire aux côtés notamment du fitness, du training ou du CrossFit.
Jusqu’ici c’était pourtant cette jeune génération qui alimentait la croissance du marché du running, et l’intérêt grandissant de la course à pied chez le public féminin ne suffira certainement pas à combler les pertes.
En France, on observe d’ailleurs une baisse du nombre de participants aux compétitions de course à pied (15 à 20% sur le dernier trimestre 2016) même si le contexte sécuritaire difficile de ces derniers mois n’est pas forcement tout à fait étranger au phénomène.
Pour autant, le changement semble plus profond et dénote surtout d’une nouvelle manière de pratiquer la course, plus occasionnelle, privilégiant davantage le bien-être à la compétition. Le développement de nouvelles épreuves du type Color Run ou Mud Day qui visent avant tout un public jeune se positionnent d’ailleurs comme une passerelle permettant d’attirer ces nouveaux pratiquants qui rechignent à s’inscrire sur les épreuves traditionnelles.
Sur un marché du running qui pesait 850 millions l’an dernier, les équipementiers comme les organisateurs cherchent également à adapter leurs offres en proposant des produits répondant à ces nouvelles tendances, dans le but de compenser des ventes de chaussures de running qui stagnent pour la première fois. Reste à savoir si la tendance se confirmera dans les mois et les années à venir.
Les marques se penchent dorénavant sur des modèles polyvalents, conçus pour les exercices de cardio, pour les WOD de crossfit , et qui peuvent également être utilisés en course à pied de façon ponctuelle. C’est le cas par exemple de la paire de chaussures Reebook Nano X3.
Le running est mort ? Alors vive la course à pied !