La marche athlétique est une discipline sportive trop peu connue qui peut pourtant s’avérer être un excellent complément à la course à pied. Karine du team Univers Running vous présente ce sport qu’elle a adopté depuis maintenant quelque temps.
Suite à plusieurs blessures consécutives liées à deux années un peu denses de course à pied et trail, il a fallu faire quelques choix avant la rupture. Chacun a connu des pauses, des séances kiné, des remèdes miracles, des heures sur les forums pour trouver une solution, des moments difficiles où l’envie n’y est plus. Mais qui a pensé à se reconvertir autrement qu’en se mettant à la natation ou au vélo ? J’ai donc testé pour vous, et je n’ai pas choisi le plus facile !
La marche athlétique, une alternative pour tous
Bon, j’étais une marcheuse d’interclubs de mon époque à l’A3Tours. J’avais fait quelques années de 3000m piste sans réels entrainements, avec des résultats pas si mauvais qui donnaient une base. Mais la base remontait à quelques années tout de même.
Les années passent et même si l’émotion reste, s’y remettre c’est :
- se dire qu’on va se redécouvrir des muscles inconnus,
- affronter quelques incompréhensions devant l’abandon de la course à pied pour une discipline jugée, à tort, plutôt moche à regarder.
Faisant fi des moqueries éventuelles, j’ai sollicité un ami dijonnais champion de France de marche de grand fond, je nomme M. Rémi Bonnotte. Je conseille de viser plus bas car des séances de champion de France, ce n’est pas forcément évident à mettre en oeuvre. Néanmoins, il a été présent même à distance, jusqu’à participer à une épreuve en duo avec moi récemment.
La marche athlétique, comment ça marche ?
Qu’on se le dise : la marche athlétique est un vrai sport et un sport exigeant qui nécessite une bonne technique : regard droit, se tenir droit tout en relâchant les épaules (le point faible du débutant), bref se détendre.
Ensuite, surtout ne pas se pencher, ni en avant, ni en arrière. Le mouvement des bras doit lui être totalement revu surtout quand à la base on est coureur. Je conseillerai à ce sujet de consulter un bon entraineur car ce sont les bras qui donnent la dynamique, sans eux la vitesse n’est pas là.
Enfin, il y a les jambes avec un genou verrouillé au moment où le pied touche le sol. C’est souvent la cause de nombreux cartons quand on débute en marche, la suspension (lorsque les pieds ne touchent plus le sol) n’intervenant qu’à plus vive allure.
Vous comprendrez aisément qu’il faut de la rigueur, de la patience et de la persévérance pour être marcheur. Travailler la marche athlétique permet de beaucoup plus travailler le haut du corps, comme les dorsaux et les épaules.
Cela permet aussi, comme cela fut mon cas, de ne pas solliciter les mêmes muscles des jambes et d’éliminer les traumatismes liés aux chocs en course à pied.
Je souffrais jusqu’ici de deux tendinites, une à la rotule du genou droit et une au tendon d’Achille gauche. La marche athlétique nécessitant d’avoir une attaque jambe tendue crée un étirement qui sollicite moins les tendons, ce qui m’a été très bénéfique et m’a permis de conserver une activité physique intense.
Car oui on peut aller vite en marchant et même faire monter le cardio ! Les séances sont construites sur le même principe que les entrainements de course à pied : échauffement, gammes, séance, récupération. Même principe également pour les sorties plus ou moins longues et plus ou moins rapides. Bon, bien sûr on a du mal à faire du trail avec les jambes tendues …
Au final, vous pouvez même, tout comme moi, envisager une pause en course à pied pour pourquoi pas prévoir une saison ou plus de marche. A un moment, il faudra sans aucun doute choisir. Actuellement, j’alterne les deux disciplines : la course pour le plaisir mais sans objectif compétition et la marche avec une envie de progresser. Là où la blessure disparaît l’envie d’aller plus loin peut naître.
Les résultats ont été plutôt positif : un 6h marche disputé en duo avec le coach avec pour moi 30km en 3h17 et un 10000 piste en 1h00 et 17 secondes (sic…).
Pour finir, je voudrais dire un grand merci à un autre grand monsieur de la discipline M. Yohann Diniz qui a soutenu les Run Amazones lors du dernier marathon de Sénart.
Je lui laisse le mot de la fin. Quand on lui demande ce qui le fait marcher, il répond : « L’amour de cette discipline, de cet effort. C’est spirituel. On est souvent seul pendant l’entraînement, en moyenne cinq heures par jour. On est dans la réflexion, dans l’écoute de son corps. Ecouter mes pieds glisser sur le sol, ma respiration, le calme, entendre chanter les oiseaux, sentir le bon air de la campagne, ce sont des choses qui m’ont toujours plu. »
Finalement, ce n’est pas si différent de la course à pied ! Alors on s’y met ?