20 km de Paris … Aux sensations
Il est 9h45. Je me les caille tranquillement dans le sas préférentiel 2 avec quelques camarades. Ambiance détendue, soleil au Zénith, Tour Eiffel sur ma droite. Je ne m’attends pas particulièrement à “faire un chrono”, juste à une belle balade dans un Paris libéré de son trafic automobile. Les élites partent, puis les “préf. 1”, l’excitation monte. Quelques secondes plus tard, c’est à nous ! Musique, frissons, sourire.
Le premier kilomètre grimpe gentiment. Je le savais, j’avais eu la bonne idée de repérer vaguement le parcours. On y va tranquille, pas la peine de se griller. Pour cette course, je décide d’écouter mes sensations avant tout et de chercher à me sentir bien. 5’35 au premier kilomètre, je ne m’affole pas. Un “retard” vite rattrapé dans le long plat descendant qui nous mènera au Bois de Boulogne. Très vite, je suis sur les bases d’un chrono d’1h40 … sans forcer. Mais que se passe-t-il ?! J’hallucine à chaque fois que ma montre vibre pour m’indiquer mes temps de passage.
Du 6 au 9ème kilomètre, ça grimpe de nouveau. On ne s’emballe pas, on contrôle et ça passe tranquille, toujours à 12 km/h et fraîche au “sommet”. Je crains de finir par payer cette allure bien au delà de ma cible mais à la fois, je me sens tellement bien que ce serait bête de ralentir. Allez, on joue !
Ravitaillements fluides, je prends une bouteille d’eau à chaque fois et un gel au 10 et au 15ème. Les jambes déroulent bien, le souffle est maîtrisé, la course de rêve en somme. Les kilomètres défilent et je redoute tout de même le 17ème, sachant du haut de ma petite expérience que les sensations peuvent vite basculer du tout au tout.
Au 12ème, retour sur les quais. Le public se masse sur les côtés de la route et en haut des entrées de tunnels. Ça crie, ça encourage, l’enthousiasme est communicatif et je continue ma route le sourire aux lèvres. Une ambiance de folie ! A partir du 15ème, je suis dans ma bulle, je ne sens plus grand chose et je suis en mode pilote automatique. Courir-courir-courir. Plus vite si possible. J’attaque au 17ème. J’ai encore des ressources alors que je n’ai jamais couru si “vite” si longtemps. Je ne comprends toujours pas ce qu’il m’arrive mais je commence à y croire à ce 1h40 !
Au 12ème, retour sur les quais. Le public se masse sur les côtés de la route et en haut des entrées de tunnels. Ça crie, ça encourage, l’enthousiasme est communicatif et je continue ma route le sourire aux lèvres. Une ambiance de folie ! A partir du 15ème, je suis dans ma bulle, je ne sens plus grand chose et je suis en mode pilote automatique. Courir-courir-courir. Plus vite si possible. J’attaque au 17ème. J’ai encore des ressources alors que je n’ai jamais couru si “vite” si longtemps. Je ne comprends toujours pas ce qu’il m’arrive mais je commence à y croire à ce 1h40 !
4’23 – 4’28 – 4’ 24 : c’est à cette allure que je termine la course, galvanisée par la foule, par l’ambiance, par la perspective de faire un temps que je n’avais même pas osé imaginer. Les derniers kilomètres sont plus longs mais je m’accroche, je suis comme anesthésiée.
L’arche bleue se dresse à 500m, une amie m’encourage dans le dernier virage et j’aperçois le chrono officiel : 1h38. QUOI ??? Une dernière accélération tandis que les deux rangées de photographes officiels immortalisent ce moment de grâce (joke, je vous épargne le cliché, il est affreux).
1h36min32s. BAM. Negativ Split, 2ème 10 km en 46’44 (soit mon record sur la distance), presque 3000 places de gagnées entre le 5ème km et l’arrivée.
Pourquoi ? Comment ? Qu’ai-je mangé au petit-déj pour accrocher ce chrono insensé à mes yeux ? L’histoire ne le dit pas. Peut-être que l’entraînement paie. Peut-être que Paris a quelque chose de magique. Peut-être que j’étais possédée par le petit diable de la course à pied.