La course à pied est une pratique sportive clairement tendance. Il suffit de voir le nombre d’articles et de reportages traitant de « la folie du running » qui inondent les médias généralistes. Un monde dont ils sont bien souvent étrangers et qu’ils dépeignent parfois très grossièrement quitte à travestir la réalité d’un phénomène dont ils ignorent tout.
L’angle d’attaque est systématiquement le même, un coureur compulsif qui avale les kilomètres avec suffisamment de détermination pour atteindre un hypothétique objectif.
Cadre supérieur et fashion victime, notre runner ne mange rien qui ne soit passé sur la balance au préalable. Il rentre tout transpirant à des heures indues et avale seul un repas hypocalorique préparé par sa femme qui n’en peut plus de l’attendre.
Vous l’aurez compris, le type est accro à la course à pied, il a besoin de sa dose quotidienne et ne semble jamais rassasié.
Comme dans toute addiction, les répercutions négatives sont nombreuses et la vie de famille en prend un coup au passage. Notre coureur est un égoïste qui délaisse ses enfants pour assouvir sa soif de running comme d’autres iraient au bistrot.
C’est donc ça la folie du running ?
Effectivement vu sous cet angle, cela peut faire peur. Je comprends mieux maintenant pourquoi mon grand-père s’inquiète de me savoir passionné de course à pied. Mais qu’il se rassure, la vie ne ressemble pas toujours à un reportage télévisé ou à un article de presse.
En effet, plusieurs millions de coureurs s’adonnent encore à la course à pied sans tomber dans tous ces vilains travers. Le running n’entraine pas nécessairement ce genre de comportements excessifs. L’addiction au sport est une maladie qui doit être soignée comme telle sans être prise comme exemple aux yeux de tous. Il est temps de dénoncer ce type de pratique.
Non, un coureur ordinaire n’a pas à s’infliger un régime strict et 10 heures d’entrainement par semaine. Et que dire des infiltrations répétées pour lui permettre de continuer à courir malgré une blessure … Rien ne justifie une telle pratique.
Il est regrettable de stigmatiser de la sorte toute une communauté auprès d’un public non initié en véhiculant une image biaisée du runner d’aujourd’hui. Arrêtons 5 minutes le sensationnel et concentrons nous sur l’essentiel, le plaisir de courir !