Retour sur le LUT by Night avec deux athlètes du Team UR aussi sympathiques que talentueux, Yoann Stuck et Grégory De Doncker ! Un compte-rendu écrit à 4 mains qui transpire l’envie de partage et la simplicité ! Des copains, de la course à pied, un dossard et une bonne bière à l’arrivée ! C’est aussi ça l’esprit du team UR …
Grégory De Doncker :
Au printemps dernier, la nouvelle tombe : le Lyon Urban Trail passe en mode nocturne !
Suffisamment éloigné de l’UTMB, je peux l’ajouter au calendrier 2014 et c’est non sans une pointe d’émotion que je retourne sur la course qui a vu naître l’ultra runner que je suis aujourd’hui. L’épilogue annoncé de la saison est aussi l’occasion de partager un dernier moment de sport avec JB et Gaetan et de retrouver, non sans joie, Yoann Stuck du team UR, invité comme moi par Globe Runners et Univers Running.
Yoann Stuck :
Après avoir fait un P’tit run avec Greg il y a maintenant quelques semaines dans le cœur même de Lyon, il était temps de passer aux choses sérieuses sur ce LUT by Night. Univers Running nous a gentiment invités pour cette première édition. Le parcours change de la version diurne qui elle se déroule en début de saison. Départ en haut de la colline de Fourvière, passage par de nombreuses marches pour enfin sortir de la ville et se retrouver sur une partie plus verte, ressemblant plus à du trail traditionnel.
Greg : Si l’objectif premier demeure le plaisir de fouler les rues de cet incroyable terrain de jeu qu’offre la capitale des gaules, je n’exclus pas la possibilité de monter dans les tours sur la seconde partie de course. Les derniers entraînements allaient dans ce sens avec une sérieuse et grandissante envie de me tester sur ce format (23km / 800m D+).
Yo : Greg a eu la gentillesse de récupérer mon dossard le jour même car de mon côté, j’ai bossé toute la journée à la boutique. Le déplacement à pied de la boutique au départ de la course sera le premier échauffement. Je retrouve Greg, c’est toujours un plaisir de rencontrer cette personne pleine de gentillesse. Les coureurs du plus petit format sont partis. On échange quelques mots avec les potes, on fait quelques photos et c’est parti pour un petit réveil musculaire de 20 minutes. Le timing est parfait, le temps aussi.
Greg : Ce 8 novembre, la nuit commence à s’emparer de ce quartier Lyonnais méconnu, et le crépuscule de la saison s’annonce de la meilleure des façons. Il est tôt quand nous arrivons sur le site de départ et, après le retrait de dossards, une petite balade nous permet de prendre tranquillement possession des lieux. Je retrouve Gaetan – accompagné de son père et de son frère – et Yoann à peine sorti du boulot. Je fais les présentations et nous voilà partis pour quelques minutes d’échauffement. A cet instant je suis sur un nuage simplement heureux de partager l’échauffement de Yo avec JB et Gaetan. L’occasion aussi de rencontrer Jean-Paul, vainqueur du LUT en vétéran, un autre champion qui ne se prend pas au sérieux.
Pour faire face au succès populaire de l’événement (1 mois seulement après les 25 000 personnes au départ du Run’In Lyon), le départ se fait par vague. Je m’interroge sur le placement mais Yo, m’invite gentiment à passer avec lui par le sas élite … Trop fort ! Nous voilà – JB m’accompagne – en seconde ligne … Autour de nous des cadors, des tueurs … De vrais coureurs concentrés sur l’objectif … Au milieu, deux touristes qui rient bruyamment en immortalisant ce moment unique !
Yo : On se retrouve aux avant-postes sur la ligne de départ, la plupart des frontales sont allumées sur la tête des coureurs. Il y a une très bonne ambiance. Les visages se ferment laissant place à la concentration.
Le départ est donné, ça commence en faux plat descendant, l’allure est très rapide. Après plusieurs hectomètres, les premières relances surviennent et le groupe de tête s’effile, je me cale dedans. Je me retrouve avec les favoris attendus. Le rythme est rapide, très rapide. On rejoint alors les coureurs de l’autre course partis 15′ minutes avant. Et là, cela devient encore plus technique entre le sol légèrement glissant, les marches, la nuit et le slalom entre les coureurs, c’était réellement du trail.
Greg : Le départ est donné et, qui dit première ligne dit, départ canon ! Au second virage, alors que la pente est descendante mon cœur bat la chamade et la vitesse flirte avec les 20 km/h. Je suis à bloc, mais tente de trouver mon rythme. Je passerai néanmoins le 2ème kilomètre en moins de 8 minutes et ce malgré une bosse à avaler. Que c’est agréable de prendre un tel départ ! Des coureurs me doublent mais je n’y prête pas attention, il faut se calmer et penser aux deux bonnes heures qui m’attendent !
Yo : Le premier a pris les rênes, je suis 3ème mais il y a tellement de monde que j’ai du mal à m’y retrouver. C’est après quelques kilomètres que je retrouverai Silvère devant. A partir de ce moment-là nous ferons course commune jusqu’à l’arrivée. Ce fut un régal de courir avec lui, même avec une cheville en moins que j’ai laissée au passage dans des marches non loin de Fourvière.
Greg : Très vite, nous fondons sur le peloton du petit parcours … la descente chaotique de la Sara laisse place à sa remontée au milieu d’un peloton aussi dense que lent … Je passe à gauche, privilégiant le talus aux escaliers. Un autre coureur du 23 me précède et je profite de sa carrure pour me faufiler. Sinon, il est tout bonnement impossible de repérer les dossards. Je cours dès que je peux. Les sensations sont excellentes ! La montée du tunnel de Fourvière, le ravitaillement que je zappe, une dernière montée d’escalier et, enfin, la séparation des parcours. Ouf ! Je vais pouvoir courir à mon rythme.
Yo : On s’écarte enfin des coureurs de l’autre course, il y a eu tellement de contacts que ma montre s’est mise en pause. On entre sur des parties plus roulantes sans marche mais avec de belles relances ou montées.
Greg : Un coucou à la famille de Gaetan et me voilà bien seul, le contraste est saisissant. Un premier coureur me passe à une vitesse vertigineuse. Je regarde la montre, je suis à 15 km/h, il est simplement plus fort ! Rien d’illogique car, à cet instant je suis dans le top 50 – place qui me conviendrait parfaitement à l’issue de la course. Je quitte un peu la ville et me retrouve dans un single en sous-bois où la relance est permanente. J’adore, je vais vite et les « Sense » me procurent d’incroyables sensations. Je rattrape quelques coureurs en traversant le parc aventure, dont le bar est bien garni, avant de m’arrêter au ravitaillement incroyablement désert.
Je repars sur un très bon rythme jusqu’au 19ème où un méchant coup de moins bien m’attend. Je salue difficilement le frère de Gaetan et relance. Ce coup de bambou n’aura pas raison de mon mental et c’est à l’énergie que je termine les derniers kilomètres pourtant jalonnés de relances, d’escaliers et l’ultime remontée vers Fourvière me poussera à marcher.
Yo : On se refait la cerise ensemble pour attaquer la partie verte du parcours. Ce fut du bonheur. Ma frontale lâchera faute de batterie, à vrai dire, je n’avais pas bien vérifié avant le départ. Ensuite, la remontée vers Fourvière se fera sans souci et surtout main dans la main pour une belle seconde place commune. C’est ça le trail.
Greg : Je passe la ligne d’arrivée en un peu moins de 2h03… Une 33ème place (sur 1500 classés) qui me ravit d’autant plus que personne ne m’a doublé une fois le rush du départ derrière nous (j’ai repris les deux coureurs qui m’ont passé dans la première partie de course).
Yo : Greg fait une très belle course, après un super UTMB, les jambes sont toujours là et puissantes ! Maintenant ce n’est plus un échauffement mais une course commune qu’il faudra faire avant une bonne récup avec quelques mousses …
Greg : Au-delà de la performance, je retiendrai, sans conteste, le plaisir de l’avant course et ses rencontres, aussi agréables qu’étonnantes. Ainsi s’achève l’année 2014… Bravo à Yoann qui termine 3ème, à JB plus rapide que jamais et à Gaëtan qui monte en puissance pour la Saintélyon !
Yo : Cette course m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes que je ne connaissais que par internet via les réseaux sociaux ou par mon blog. Je suis à chaque fois surpris lorsque l’on vient vers moi mais très heureux, c’est top de pourvoir partager notre passion.
Yoann Stuck & Gregory De Doncker
Team UR