Le premier marathon international d’Iran, « I run Iran », avait lieu le mois dernier sur le site de Persépolis. Les autorités locales avaient annoncé que les femmes ne seraient pas autorisées à courir, mais le jour de la course, une femme a courageusement brisé l’interdit.
Depuis la révolution islamique de 1979, le droit des femmes iraniennes a subi un sérieux recul. Voilà donc plus de 37 ans que la mixité et le statut des femmes au sein de la société a été drastiquement remis en question par les pouvoirs politiques et religieux, et le sport n’échappe bien évidemment pas à la règle.
Avec la volonté farouche de redorer son image, l’Iran a souhaité organiser sur son sol un premier marathon a dimension internationale. Seul souci, et non des moindres, les femmes n’ont pas reçu l’autorisation d’y participer.
Quelques mois avant la course, l’organisateur Sebastian Straten tentait de justifier cette décision: « L’Iran, comme vous le savez, a ses propres traditions et coutumes religieuses. Les autorités religieuses locales ne sont pas familières avec le concept des femmes courant en public. Il y a beaucoup de femmes (iraniennes) qui aiment courir et nous espérons obtenir l’autorisation pour la prochaine édition. »
Mahsa Torabi, coureuse iranienne de 44 ans n’aura pas attendu l’éventualité d’une prochaine édition pour participer à ce marathon d’Iran. Avec courage et détermination, elle a bravé l’interdit pour protester contre cette règle qui écarte systématiquement les femmes de la compétition.
Partie 2 heures plus tôt que les 250 coureurs venus de 35 pays, Mahsa Torabi a bouclé ce premier marathon d’Iran de la plus belle des manières. « J’ai couru 42,195 kilomètres, comme les hommes. Toutes les femmes sont capables de le faire. » Déclara-t-elle après la course.
A son arrivée, Les organisateurs de « I Run Iran » ont remis à Mahsa Torabi la médaille promise à tous les finishers de l’épreuve …
On se souvient de la pionnière Bobbi Gibb qui en 1966 avait été la première femme à courir le marathon de Boston alors réservé aux hommes.
Ce que vient de réaliser Mahsa Torabi est un acte fort de contestation qui marquera l’histoire de la course à pied et qui souhaitons le, permettra de contribuer à l’émancipation de l’ensemble des femmes iraniennes.
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