« C’est l’histoire d’un mec » qui gagne un dossard pour le marathon de Paris. Pour cela, j’ai présenté une photo de moi en super-héros suite à un concours proposé par Globe Runners. Ah si j’avais su …
Ce n’est pas pour rien que le marathon apparait comme une distance mythique, on ne s’y attaque pas en fonçant tête baissée. Philippidès en est mort, certes il avait des circonstances atténuantes, comme une flèche dans le dos, une paire de tropéziennes et un Spartathlon dans les pattes, mais quand même si il avait un peu ménagé ses forces … Enfin bref, je ne suis pas Philippidès !
J’ai quitté ma Picardie natale pour les montagnes et la neige, et l’hiver fut difficile sportivement. je n’ai pas réussi à m’entrainer comme je le voulais, je n’avais pas le gout aux séances longues comme il le faut pourtant pour préparer un marathon.
Je tente malgré tout de modifier mon alimentation, pensant que cela pourra faire une réelle différence. Je remplace les pâtes par le riz et j’en sens réellement les bienfaits. Je passe de 75 à 72,4 kg. Je m’hydrate beaucoup plus. L’an passé le manque d’hydratation m’avait permis de faire connaissance avec le fameux mur des 30 km, si je pouvais l’éviter cette année …
Deux semaines avant la course je m’en vais tout de même près du lac d’Annecy pour une séance un peu plus longue de 21 km. Tout va bien, à part une petite douleur dans les genoux, cela m’inquiète un peu mais j’espère ne pas être dérangé le jour J.
Au matin de la course, premier défi, et pas des moindres : Ne pas se pisser dessus dans le RER et le métro menant au départ. Mission accomplie, je crois que je peux retourner me coucher. Ma plus belle victoire du jour est là.
Je ne suis pas venu ici avec trop de stress, je veux aborder cette course comme une séance longue permettant d’entamer la saison. Je me rends dans le SAS des 3h45 et je suis agacé par l’état dans lequel les coureurs laissent la plus belle avenue du monde.
Le départ est donné et je ressens un réel bonheur à courir sur les Champs-Elysées sous un soleil qui chauffe et recharge les batteries, mais ce plaisir ne sera qu’éphémère.
Au kilomètre 13 apparaissent les premiers pépins, des douleurs aux genoux, puis une grosse fatigue et les jambes lourdes. Je suis inquiet, je souffre de plus en plus des genoux …
Kilomètre 22, un rapide calcul me fait prendre conscience qu’il reste environ 20 kilomètres, je suis à Bastille et je suis dépité. Oui, juste dépité, pas encore décapité. La course, il parait que c’est 70% dans la tête et 30% dans le physique, c’est pas moi qui le dis, mais Sébastien Chaigneau. Compte tenu de l’endroit fort en symbole où je me trouve à ce moment là, ma tête dit à mon corps :
« on arrête les frais, je tiens à toi »
Je me suis décidé en me disant que si je ne prenais pas de plaisir à courir, il ne servait à rien de forcer. Me blesser d’avantage n’aurait mené à rien, pour le moment seule ma fierté est touchée, ce n’est rien. Il y a des moments où il faut savoir s’arrêter pour pouvoir mieux repartir.
Je constate que je suis loin d’être le seul à abandonner, mais ça ne me console pas, la récupération de mon sac est difficile, je n’aurai ni le t-shirt finisher ni la médaille. Les gens que je croise sont fatigués et ils peuvent l’être ils ont couru un marathon eux …
Pourquoi ai-je abandonné ? trop fatigué ? des problèmes physiques ? trop picolé la veille? (sur ce point j’ai un léger doute), pas assez entraîné ?
Voila, c’est ça la réponse, je ne me suis pas entrainé comme il fallait, il ne faisait pas beau, il faisait froid, sans parler du dénivelé … Je n’ai pas réussi à m’imposer un entrainement sérieux pendant ce rude hiver. Je pourrai prendre la décision de me bouger un peu plus mais je n’en ai pas envie, je vais surtout continuer à « courir pour le plaisir, car finalement le reste est anecdotique ».
Je dis ça maintenant mais dans un mois je vais vouloir descendre sous les 40 minutes au 10 km et pour ça, il va falloir bosser !
Quentin
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