Céline :
Habituée aux foulées de l’éléphant, je me suis laissée prendre au jeu du marathon relais entreprises cette année, avec une équipe 100% féminine. Petite frayeur une semaine avant le jour J, avec un désistement de dernière minute… L’équipe a pu voir le jour avec l’arrivée de Sylvie dans notre groupe, un grand merci à elle pour sa participation.
J’effectue le 3ème relais, soit 12km500. J’ai l’impression de m’envoler par rapport aux marathoniens qui ont déjà parcouru près de 20 kilomètres. J’ai de très bonnes sensations. Je donne le meilleur de moi-même car chaque seconde compte pour mon équipe. J’arrive à remonter sur le meneur d’allure 3h30 puis sur la fin de parcours, sur celui de 3h15.
Mon équipe termine finalement en 3h11 avec une moyenne de 13,2km/heure, 25ème sur 282 participantes, 1ère équipe féminine. Très contente du résultat final et de l’esprit d’équipe, le rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine avec l’objectif d’un chrono en moins de 3 heures.
David :
Trempé par une énième averse, après le départ, j’ai tenté de doubler un maximum de mes nombreux congénères pour approcher le gang des 3h30, ce que je suis parvenu à faire au bout de… 17km. Des efforts dont j’aurais aimé me passer même si j’avoue avoir volontiers levé le pied pour bavarder.
Arrivé au niveau du meneur de 3h30, l’ambiance était moins à la rigolade. Quelques bousculades, queues de poisson ou autres arrosages maladroits sans politesse m’ont fait prendre conscience que les concurrents présents à ce niveau étaient focalisés sur leur objectif. Toujours sur mon tempo, j’ai pris 2mn d’avance sur le meneur d’allure 3h30 à la mi-course.
Mon obsession était de parvenir au KM29 où m’attendait ma famille avec une banderole. J’ai pu les apercevoir de loin et m’arrêter pour les prendre dans mes bras, pile au moment où je sentais la fatigue me gagner.
Au fil des minutes, alors que j’avais l’impression de résister, je voyais le groupe des 3h30 qui me remontait. Les 4 derniers kilomètres ont donc été un enfer où je luttais pour éviter d’être repris. Miraculeusement, j’ai réussi à maintenir une distance suffisante pour remplir mon objectif de sub3h30. Un temps officiel à 3h28, réel à 3h26 et une vraie souffrance finalement.
Une nouvelle leçon d’humilité. Pour viser plus haut, il faudra prendre les choses plus au sérieux maintenant. Il faudra aussi éviter de faire l’impasse sur le petit déjeuner même si c’est bon de courir à jeun il paraît !
Aurélien :
Le parcours est assez roulant pour le moment et ne montre aucune difficulté particulière. Les seules « petites » côtes que nous rencontrons sont les traversées de ponts. Je regarde régulièrement ma montre pour contrôler mon allure. Je ne veux pas faire d’erreur et essaie de gérer ma course comme il le faut ! Je passe le 10km en 41 minutes … je suis en avance, je ralentis un peu pour ne pas me griller tout de suite même si c’est vrai je me sens très bien !
Je commence à me retrouver un peu seul malgré les encouragements du public. Je suis surpris de voir autant de monde. Je leur tire mon chapeau, surtout avec cette météo. J’ai les mains gelées. J’ai du mal à attraper mon bidon pour m’hydrater. Je bois à 2 mains. Il pleut tout le temps ! Le vent de face nous empêche d’avancer comme nous le voulons. Il faut lutter pour rester dans le rythme.
Au semi, je suis exactement dans le temps que je m’étais fixé. Je regarde mon chrono : 1h25min58sec. Il me faut maintenant essayer d’accélérer mais j’ai du mal. Je relance régulièrement mais rien n’y fait je n’arrive pas à avancer plus vite. Je me retrouve depuis un moment avec un coureur et nous avons le même rythme. Je ne suis plus seul et ça fait du bien. Je me sens super bien, je double quelques concurrents. Je commence à sentir la fatigue après 2h23 de course, il reste 7 kilomètres … J’essaie de calculer mon temps final mais je n’ai plus la lucidité nécessaire pour ça.
La fin est proche, il faut absolument tenir. Les muscles sont de plus en plus durs. A ma grande surprise mon allure ne faiblit pas. Je résiste comme je peux. Je pense à toutes mes heures d’entrainements, à mes proches, mais aussi à Pascal, Sébastien, David et Céline, membres du Team UR, qui courent aussi en même temps que moi… Je ne veux pas décevoir.
Je passe la ligne d’arrivée exténué en 2h52min et 58sec ! Mon record est battu de plus de 23 minutes. Je suis très ému et fou de joie !
Sébastien :
Nous sommes quatre coureurs du Team UR à prendre le départ de ce marathon. C’est avec plaisir que nous nous retrouvons durant ce weekend de course. Répartis aux 4 coins de la France, nous n’avons pas souvent l’occasion de nous voir. Après un échauffement collectif plutôt humide, nous prenons place sur la ligne de départ.
Il pleut des trombes et le vent souffle fort sur Nantes. Ce marathon s’annonce épique. Je pars sur une allure raisonnable qui devrait m’emmener sous les 3h10. En régional de l’étape, je connais chaque centimètre du parcours, je gère donc mon effort en conséquence. Malgré les intempéries, tout se passe bien. Après 20 km de course, je décide d’accélérer le rythme. Quelle erreur ! A se voir trop beau, on finit toujours par se brûler les ailes.
Les choses se compliquent après le 30ème km, l’allure ne faiblit pas, mais je dois m’employer davantage pour résister au vent qui souffle de face. J’oublie de m’alimenter, et ce qui devait arriver arriva. A 7 km de la délivrance, je m’effondre, je marche un peu, je n’y arrive plus. Le manque d’entrainement des dernières semaines se paie sur la fin. Un marathon se court avec la tête et les jambes, mais quand les jambes n’y sont plus … C’est au mental que je fais franchir la ligne d’arrivée, après 3h16 d’effort.
Alimentation, entrainement, gestion de course, il faudra revoir tout ça pour espérer faire mieux la prochaine fois. Très heureux d’avoir partagé ce moment avec le team UR, je me souviendrai longtemps de ce marathon que l’on peut qualifier de dantesque !