J’ai eu la chance de participer au marathon de Paris sous les couleurs du Team Compex. Ma préparation s’est bien passée dans l’ensemble, sans prise de tête, et avec un maximum de plaisir.
- J’ai suivi au mieux le plan d’entrainement que mon coach m’avait préparé. J’ai enchainé les séries au seuil, le fractionné court, les sorties longues, les petits footings … J’ai raté quelques séances, que je n’ai pas essayé de rattraper.
- J’ai écouté mon coach et je suis resté raisonnable concernant le calendrier de début de saison.
- En bon vivant et en bon vendéen, je me suis tout de même octroyé quelques plaisirs.
- J’ai utilisé l’appareil d’électrostimulation SP6 que Compex France m’a prêté pour toute la préparation. Je suis largement satisfait par son utilisation simple et surtout par les nombreux bienfaits qu’il m’a apporté, tant au niveau de la récupération que du renforcement musculaire.
- Je me suis inscrit dans une salle de Fitness pour compléter mes entrainements par du RPM.
En route pour le marathon de Paris
J’arrive à 15h00 au salon du running pour récupérer mon dossard. Je retrouve les autres coureurs du team. ils sont tous là pour la photo de groupe. Nous sommes heureux de nous retrouver une nouvelle fois après le stage à l’Insep en Janvier.
Une dernière séance de compex en mode massage relaxant s’impose à l’heure de l’apéro. Je me sens détendu. Je prépare mes affaires en essayant de ne rien oublier. Maillot, short, chaussures, montre, manchon, gel, tout est là !
Le jour de la course
7h15, Après un bon petit déjeuner pris au saut du lit, je rejoins le stand Compex au village. Tout le monde arrive petit à petit, et nous avons tous le sourire.
7h45, nous partons à plusieurs pour rejoindre nos sas respectifs. Pour moi ce sera le sas préférentiel. C’est vraiment le top pour prendre un bon départ. Je me retrouve à 10 mètres de la ligne.
8h45, le départ est donné. J’essai de prendre rapidement un bon rythme et me faufilant entre les concurrents. A 400m de course je regarde rapidement ma montre pour connaitre mon allure. Elle n’est pas allumée ! Je n’ai pas appuyé sur le bouton Start … Ça commence bien !
Je suis tout euphorique. Je me sens bien et j’ai envie de bien faire. Je prends rapidement mon rythme. Sur les 2 premiers kilomètres mon allure est plus élevée que prévu.
Pour atteindre mon objectif, je me suis fixé une allure de 3.55min/km soit 15.3 km/h. J’espère que je vais pouvoir tenir. Je suis rejoins par Guillaume du Team qui a le même objectif que moi. Nous allons donc essayer de faire la course ensemble.
Tout se passe bien pour le moment mais j’ai juste une petite gêne sur le devant du tibia. J’oublie et je ne ralentis pas. Je regarde régulièrement ma montre. Le tempo est bon et je suis même un peu au dessus, j’hésite à ralentir pour éviter de me griller tout de suite…
9h04, déjà 5 km de parcourus et nous sommes place de la Bastille. J’essai de profiter de l’ambiance qui règne dans les rues de la capitale. Il y a du monde à nous encourager et ça fait du bien.
Je suis à la 320 ème place. Le peloton commence à bien s’étendre et je double pas mal de concurrents. Ma montre m’indique que je tourne aux environs de 3’40 » au km. Je suis largement au dessus de ce que j’avais prévu. Je m’approche des 10 km et je suis en pleine interrogation… Finalement je prends le risque de continuer sur ce rythme au risque de me planter et de me prendre le mur en pleine face.
9h23, 38 minutes de course, j’atteins le 10 ème kilomètre. Je suis à la 288 ème place. Nous sommes dans la partie où il ne faut pas faiblir. Je prends mon 1er gel avec une bonne gorgée d’eau.
Je continue toujours à doubler. Je me sens bien. Je suis devant et je sens que je sers de lièvre. Personne ne prend le relais, dommage !
9h42, et voilà le 15 ème kilomètre. Nous arrivons sur la partie descendante. Je vais pouvoir me relâcher un peu. Je me ballade en ville mais je me crois quasiment chez moi, dans ma petite campagne vendéenne. Nous sommes dans le Bois de Vincennes.
L’heure de vérité approche
10h05, je passe le semi en 1h20min30. Je sors la calculatrice : 1h20 x 2 = 2h40 … Je suis largement sur les bases de mon objectif et très loin de mon record perso qui est de 2h53.
J’ai peur d’exploser en plein vol et de me prendre le mur du 30 ème kilomètre. Les quais de Seine sont mortels !!! Mais comme je l’ai déjà dit, je ne veux rien regretter donc je continue et on verra bien !
10h20, 25 ème kilomètre. Les cuisses commencent à être un peu dures. Le plus difficile n’est pas fait, il va falloir tenir. J’aperçois la Cathédrale Notre Dame.
J’essaie de ne pas m’attarder sur la douleur qui commence à arriver, je reste positif. Je pense à mon Papa, qui nous a quitté il y a presque 2 mois. Je sais et je sens qu’il me suit de là-haut. Cette course je veux la réussir en partie pour lui. Je veux qu’il soit fier de moi ! Tu me manques !
Je pense aussi à mon chéri, qui me suit, et qui est toujours là pour me soutenir mais aussi à ma famille, mes copains runners, mes collègues, et surtout à mon coach Ulrich ! Merci de m’aider comme tu le fais, Je ne veux pas décevoir !
Les quais de Seine, j’y suis. J’appréhende car j’ai un mauvais souvenir de ce passage. Le 1er tunnel, nos foulées raisonnent, l’air se fait moins respirable. Je veux vite sortir, je vois enfin le bout du tunnel.
10h39 – 30 ème km, après 1h54 de course je suis à la 226 ème place. Je commence à grimacer un peu mais je ne suis pas dans le rouge du tout !
A chaque ravitaillement, je prends une bouteille d’eau et avant de prendre 2, 3 gorgées, je m’asperge les jambes et la nuque. Ça fait du bien et ça détend un peu. J’entends les encouragements des personnes qui sont sur le bord de la route. Ils sont de plus en plus nombreux. Je prends le temps de taper dans les mains des enfants qui n’attendent qu’un geste de notre part. Je les sens heureux quand on joue le jeu.
Les mollets commencent à me faire mal. J’ai l’impression que la crampe n’est pas loin. Je bois et je pense rapidement à autre chose pour ne pas me focaliser dessus.
Droit dans le mur ?
Les kilomètres s’enchainent mais ils sont de plus en plus longs ! 35 km – 36 km – 37km. Je ne surveille plus mon allure comme au départ. Je regarde seulement tous les kilomètres lorsque ma montre me prévient.
3.58min/km – 4.09 min/km – 3.59 min/km …
Je tiens, il faut que je tienne. On ne lâche rien. Je me motive tout seul. Je me parle … Go go go !
J’aperçois au loin un de mes amis du Team Compex. Je me fixe comme objectif de le rattraper. J’arrive à son niveau, il est plus dans la souffrance que moi. Je lui glisse un petit « Allez Raph » pour l’encourager.
11h19 – 2h34 de course, me voilà au 40 ème km. C’est dur, j’ai l’impression d’avancer beaucoup moins vite. Mes jambes sont plus lourdes et j’ai hâte d’arriver au bout. La foule est plus dense et les encouragements sont de plus en plus nombreux.
J’essaie de calculer mon temps final mais je n’y arrive pas. Je n’ai plus de lucidité, en tout cas pas assez pour faire travailler mon cerveau. J’avance sans réfléchir.
Je vois le panneau 41 km, je n’en peux plus mais je puise dans l’énergie qu’il me reste pour essayer d’accélérer. Je regarde ma montre, je peux finir sous les 2h45… je n’y crois pas… je fonce !
J’arrive au dernier rond-point, je le reconnais, il reste 400 m, un tour de piste, c’est rien ! Je me sens pousser des ailes, j’accélère, la tête haute, le buste droit pour prendre un maximum d’air. Je vois la ligne, le chrono qui défile …
11h27, je franchis la ligne d’arrivée en 2h42minutes et 42 secondes ! Je suis super content, j’ai réussi à atteindre mon objectif et même à faire mieux ! Tous ces mois d’entrainement pour arriver à ça je dis YESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS !
Je prends une magnifique 181 ème place, je repars avec une belle médaille, un RP, et une qualification pour les Championnats de France de Marathon ! Elle n’est pas belle la vie ?