Le départ de l’édition 2015 du plus grand marathon de France n’est pas encore donné, qu’on doit déjà gaspiller de l’énergie pour l’édition 2016.
A la veille du départ du Marathon de Paris 2015, plus de 54 000 personnes ont les jambes qui tremblent ou qui démangent. Le footing léger pour faire tourner les jambes, les dernières gorgées de potion magique pour faire le plein de glycogène, le retrait des dossards, la relecture des repères kilométriques ou de l’allure à tenir, bref, vous êtes sans doute, vous aussi, dans les derniers réglages.
Alors que l’objectif de chacun devrait être de se reposer, de se concentrer calmement avant d’en découdre puis de profiter de cette expérience riche en émotions, il faudra néanmoins très vite revenir à la réalité et penser déjà à 2016.
Le Marathon de Paris 2016 a déjà commencé
En effet, à partir du 15 avril débutera la première phase d’inscriptions pour la 40e édition du Marathon de Paris. Un anniversaire que de nombreux coureurs espèrent ne pas manquer, même si le premier tarif a augmenté de 5 euros pour atteindre le chiffre rond de 80 euros.
L’an dernier, une phase de pré-inscription pour 2015 avait été lancée le jour même de la course. A l’issue de la fin de période de pré-inscriptions, un tirage au sort était organisé. Plus vite vous étiez tirés, plus vous aviez un tarif avantageux. Un petit tapage médiatique payant puisque des milliers de personnes s’étaient précipitées.
Cette année, l’organisation et son partenaire Schneider Electric ont trouvé un moyen de faire le buzz en lançant sur twitter une campagne avec des hashtags à répandre le plus possible, qui font gagner des kilomètres pour arriver au symbolique KM42. 100 dossards pour 2016 sont à la clé. Avec l’ampleur que le jeu a pris, on peut légitimement parler de pollution visuelle dans les Timelines. C’est une pratique répandue, je ne la critique pas. Cela me fait d’ailleurs sourire quand je vois arriver sur Twitter de nouveaux inscrits qui par exemple se parlent à eux-mêmes pour maximiser leurs chances de remporter la petite récompense. Pour ceux que cela exaspère, il y a des outils pour filtrer, le plus efficace étant de se faire rare sur les réseaux sociaux pendant la durée de l’opération. Je comprends aussi ceux qui se laissent tenter quand je vois l’investissement que demande ce genre de week-end parisien.
Non à la viralité, un buzz créatif pourquoi pas
En revanche, ce que je déplore, c’est le manque d’inspiration, de créativité ou de folie de ce genre d’opération. Un classement des twittos les plus tenaces ou plus prompts à mobiliser leur réseau, ce n’est pas très exaltant.
Si on demandait aux participants d’ajouter des photos ou des vidéos, cela ouvrirait tout de suite plus de perspectives comme celle d’offrir un bonus à Michel, qui a eu la bonne idée de poster son torse dont la toison est rasée de manière à faire apparaître le chiffre 42. Ou à Jessica qui pour l’occasion s’est fait tatouer le sigle de Schneider Electric dans le bas du dos. Ou pourquoi pas donner un petit coup de pouce à Gérald réinterprétant “Champs Elysées” de Joe Dassin : “Je m’baladais sur l’avenue/ Le coeur ouvert puis j’ai couru/ J’avais envie de dire Bonjour/ Au Dossard 26048”. Vous voyez le potentiel viral.
Pourquoi ne pas récompenser celles ou ceux qui auraient des idées innovantes pour rendre le Marathon de Paris plus écolo, altruiste, humain, voire plus sensuel…Un bonus pour les coureurs qui remettent les chaussures avec lesquelles ils viennent de courir l’épreuve à une association qui collecte des baskets pour des populations en difficulté. Un bonus pour les coureurs qui ne produisent pas de déchet pendant la course. Un bonus pour celles ou ceux qui ont battu leur RP d’une édition à l’autre. Un dossard offert aux participants qui se sont rencontrés pendant la course en 2014 et qui peuvent justifier d’un bébé qu’ils ont eu ensemble pendant l’année. Un dossard pour celles ou ceux qui se sont mariés en portant le t-shirt Finisher 2014 ou 2015…
Les organisateurs et leurs partenaires sous-estiment la capacité des runners à se mobiliser pour remporter leur précieux sésame. Accessoirement, cela divertirait les autres car l’intérêt de voir passer des hashtags promotionnels toute la journée est vraiment assez limité.
David Vandewiele
Daddy The Beat
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