La 6ème édition des championnats du monde de trail a lieu samedi au Portugal, à Gerês. Petite revue des troupes avant une course qui sur le papier s’annonce très relevée.
La marseillaise, encore et encore, et des podiums tricolores en veux-tu en voilà : le crû 2015 des mondiaux de trail à Annecy a été une année extraordinaire pour la délégation française, avec les titres individuels chez les femmes comme chez les hommes, ainsi que le titre par équipe.
Autant dire qu’il sera très difficile de faire mieux cette année avec un plateau encore une fois très relevé. Intéressons nous d’abord au parcours, plutôt méconnu.
Une course technique
85 kilomètres, pour 4700 mètres de dénivelé positif : cette course présente globalement un format assez similaire à la Maxi-Race. Cinq ascensions majeures au coeur de ce parc national Peneda-Gerês (au Nord Est de Braga), dont la principale, à mi-course, culmine à environ 1400 mètres d’altitude.
On constate déjà en jetant un oeil aux courbes de la belle qu’il n’y a aucun « kilomètre vertical ». La difficulté réside plutôt dans l’enchaînement des montées et des descentes.
La dernière pour « glisser » jusqu’à l’arrivée pourrait d’ailleurs être salvatrice si des spécialistes de cet effort comme le tenant du titre Sylvain Court sont encore aux avant-postes.
Il est difficile de se faire un avis sur ce parcours tant il est peu connu mais les quelques coureurs qui y sont allés en reconnaissance pointent la technicité de ses sentiers.
Une start-list très relevée
En tout cas très relevée dans deux camps : ceux des français et des espagnols, qui à coup sûr animeront une nouvelle fois la course cette année.
Chez les français, la voici :
Femmes : Caroline Chaverot, Nathalie Mauclair, Maud Gobert, Aurélia Truel, Sophie Gagnon.
Hommes : Sylvain Court, Michel Lanne, Benoît Cori, Nicolas Martin, Ludovic Pommeret, Aurélien Collet.
Du côté des espagnols :
Femmes : Azara Garcia, Gemma Arenas Alcazar, Uxue Fraile, Teresa Nimes Perez, Laia Cañes, Raquel Martinez
Hommes : Luis Alberto Hernando, Tofol Castaner, Dani Garcia, Pau Capell, Pablo Villa Gonzales, Yeray Duran.
Nous n’allons pas citer ici les athlètes des 40 pays représentés, vous les trouverez sur le site de l’ITRA si vous le souhaitez.
Il est sans doute judicieux d’ajouter quelques athlètes à ces deux listes, notamment les britanniques Andy Symonds ou encore Tom Owens, qui font partie des candidats à une belle place. On peut aussi mettre un grand point d’interrogation -et donc avoir un oeil- sur les américains (Varner, Mendoza pour ne citer qu’eux) qui ont tous un palmarès éloquent… Mais n’ont que rarement, voire jamais, couru en Europe.
Bref, voici une liste très relevée, preuve que ces mondiaux attirent toujours malgré la concurrence des Templiers une semaine plus tôt.
Alors côté français, qui pour succéder à Sylvain Court ? La question est difficile, c’est une équation à plusieurs inconnues : Sylvain Court lui-même a connu une saison mitigée avant de remporter les championnats de France, Benoît Cori a été gêné par des blessures mais semble très affûté, Ludovic Pommeret a été brillant -et vainqueur- à l’UTMB, aura t’il récupéré ? Aurélien Collet et Michel Lanne sont des candidats sérieux au podium.
Mais finalement la plus grande chance française ne serait-elle pas Nicolas Martin ? C’est LE coureur qui monte depuis quelques années, ses résultats sont là pour le montrer (dernier succès en date : l’ High Trail Vanoise).
Chez les dames, difficile de ne pas citer Caroline Chaverot, à qui tout réussit, dans l’Ultra mais pas seulement comme l’illustre sa victoire au 80km du Mont Blanc en juin dernier. Il faudra aussi surveiller Nathalie Mauclair, dont le niveau actuel est difficile à jauger.
La délégation espagnole semble particulièrement dangereuse, tout comme JO Meek chez les britanniques. Après un début de saison manqué pour cause de blessure, la suédoise Emelie Forsberg aura aussi très certainement à coeur de briller sur les sentiers portugais.
Une concurrence féroce pour les français
Mais attention : il y a du beau monde en face. Si on se contentait d’une feuille de papier avec quelques chiffres, Luis Alberto Hernando serait sans doute le grandissime favori. C’est son format de prédilection, il a souvent écrasé la concurrence sur ce genre de courses… Mais il semble moins à l’aise depuis quelques mois, il faut dire qu’il a beaucoup enchaîné l’an dernier (et l’a sans doute payé lors des derniers kilomètres des mondiaux 2015).
Autour de lui, du solide encore une fois côté ibérique avec Tofol Castaner, Yeray Duran ou encore Pau Capell qu’on commence à bien connaître.
Une épreuve de très haut niveau… Dont on parle encore trop peu
Bref, la liste de prétendants au trône est longue et la course s’annonce passionnante. On peut regretter son flagrant manque de visibilité, difficile de trouver des lectures sur le sujet, il faut même fouiller pour trouver l’heure de départ, et je ne vous parle même pas de la possibilité de suivre la course en live, c’est sans aucun doute possible mais il vous faudra chercher. Mais bon, cela vaut le coup d’essayer d’autant qu’à partir de 2018, les mondiaux de trail auront lieu seulement tous les deux ans.
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