Au bout de l’exploit, Pascal Blanc vient d’établir le record de la traversée des Alpes non-stop par le GR5. Rencontre avec un aventurier passionné d’Utra-Trail qui cherche sans cesse à repousser ses limites.
Celui qui a débuté le trail en 2003 aux côtés de Sébastien Chaigneau a passé 6 ans sous les couleurs de Lafuma avant d’intégrer le team Hoka. UTMB, Grand Raid, Verdon Canyon, Pascal Blanc a brillé sur de nombreuses courses d’Ultra-Trail avant d’avoir envie de voir plus grand. « Je me suis souvent posé la question de ce qui pouvait se passer en allant plus loin« .
Véritable aventurier, il ressent le besoin de se renouveler régulièrement. En 2007 déjà, il avait dans l’idée de traverser la Grand Muraille de Chine en courant. « Le projet est toujours dans les cartons car je peine à décrocher les autorisations nécessaires« . Pour préparer ce défi, il parcourt alors près de 440 km non-stop sur l’ile de la Réunion. La machine était lancée.
A la conquête des Alpes
La traversée des Alpes, un tracé connu et mythique qui s’est imposé à lui comme une évidence. Entouré d’une équipe bien rodée, une bande de copains aux compétences diverses (ostéopathe, podologue, médecin urgentiste,…) ainsi que de sa femme Ombeline qui s’occupe de la logistique, Pascal a donc décidé de s’attaquer au fameux GR5.
Au départ de Thonon-les-Bains, après 617 km et 40 000 mètres de dénivelé positif, Pascal aura mis seulement 172 heures et 35 minutes pour atteindre Nice. Une performance surréaliste pour le commun des mortels, surtout quand on sait qu’il faut entre 3 et 4 semaines à un bon randonneur pour réaliser le même parcours.
Afin qu’il n’y ait pas de contestation possible, Pascal était équipé en permanence de deux balises GPS qui permettaient de suivre sa progression en direct et d’homologuer ce nouveau record sous contrôle d’huissier. « C’est important pour la crédibilité du record » comme le confirme l’intéressé qui a également subit 2 contrôles anti-dopage au départ et à l’arrivée.
Alimentation, météo, sommeil, la réalisation de ce genre d’exploit nécessite d’être en permanence à l’écoute de son corps et de son environnement. « Au bout de 72h, j’avais beaucoup d’hallucinations. J’étais un peu comme dans un dessin animé, plus vraiment conscient d’où j’étais« . Il faut dire que jusque-ici Pascal ne s’accordait pas plus de 30 minutes de sommeil toutes les 8 heures.
A l’arrivée il se dit heureux et prêt à repartir. « J’ai bien fini, et je pense que je peux faire plus long, je n’ai pas encore touché mes limites« .
A 50 ans, Pascal Blanc n’en a pas fini avec la montagne, « j’espère pouvoir continuer à réaliser ce genre de défi et aller encore plus loin ! Il reste de belles traversées à faire« . Pour ça, il devra compter sur la générosité des sponsors car il avoue avoir quelques difficultés pour boucler les budgets.
A demi-mot il évoque déjà son prochain défi pour 2016. Entouré de son équipe, il aimerait s’attaquer à la traversée non-stop des Pyrénées par le GR10, soit plus de 900 km entre Hendaye et Banyuls.
Propos recueillis par Sébastien Réby
Crédit photo : Pascal Blanc
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