Bonjour Benoit, peux tu te présenter en quelques mots pour les gens qui ne te connaissent pas encore …
Je suis Benoit Cori, j’ai 31 ans, je suis pacsé et j’ai 2 enfants. Je suis un fondu de sport en général : rugby, foot, pelote basque, surf. Je me suis essayé à beaucoup de disciplines. L’athlétisme, c’est venu après. J’ai découvert la course à pied quand je suis entré dans l’armée. En remportant le premier cross militaire auquel j’ai participé, je me suis dit que je pouvais peut-être courir vite.
« Exploit », « surprise », « révélation », sont des mots qui reviennent souvent à ton sujet depuis quelques jours. Tu as quand même de sérieuses références, tu n’es pas tombé du ciel … (2h33 sur marathon, 32’50 sur 10 km, 7h55 sur 100 km)
J’avais certaines références au niveau départemental, on commence à me connaître au Pays basque, surtout cette année. J’ai fait quelques bons chronos sur marathon et 10 km même si au niveau national, il y a des mecs beaucoup plus forts que moi.
Revenons sur la Saintélyon, comment as tu préparé cette course ? Avais tu une petite idée derrière la tête ?
Je l’ai préparé un peu au dernier moment car je n’ai décroché mon dossard qu’un mois avant la course. Avec mon travail, j’ai du mal à planifier à l’avance mes objectifs et à m’inscrire plusieurs mois à l’avance sur les courses. Même si je n’ai pas suivi d’entrainement spécifique, j’ai quand même effectué beaucoup de travail en montagne ces derniers mois, et pas mal de sorties longues. J’ai également préparé le marathon de San Sebastián qui avait lieu 15 jours avant la Saintélyon.
L’année prochaine, tu recevras peut-être une invitation de l’organisation afin de défendre ton titre … (rire)
Si je peux être là, je viendrais, à fond pour défendre mon titre. La Saintélyon, c’est énorme et après avoir vécu ça une fois, on ne peut qu’y revenir.
Ce qui frappe en lisant ton compte-rendu de course, c’est ta décontraction, c’est donc ca la méthode Cori ?
Je n’avais rien à perdre, je partais pour rentrer dans les 10. L’échauffement, je n’en fais quasiment pas. Je ne me prends pas trop la tête pendant les courses, ca ne me stresse pas plus que ça. Je dors bien avant, je n’ai rien à perdre et tout à gagner. Le principal reste de prendre du plaisir, et de ne pas se mettre dans le rouge pour éviter que la course se transforme en calvaire.
Tu arriverais presque à nous faire croire que n’importe qui peut remporter la Saintélyon, il suffit donc de boire de la bière ?
C’est vrai qu’au niveau rythme de vie, je ne me contrains pas du tout. Il m’arrive de me lâcher sur la bière, les apéros et les bonnes bouffes avec les copains. Il ne faut pas se couper de ses amis, il n’y a pas que le sport dans la vie, il faut savoir s’amuser. Mais attention, je m’entraine quand même beaucoup aussi.
Plus sérieusement, à quoi ressemble une semaine type d’entrainement ?
Tout dépend de la course que je prépare. J’essaye de faire 2 séances de VMA dans la semaine, une courte de type 10 à 15 x 400 et une longue avec des séries de 3 à 4 x 3000. Quand je prépare du long, je fais du VTT pour réduire les sorties course à pied et éviter les blessures. Je prends beaucoup de plaisir à faire des sorties vélo en montagne avec des amis sans aucune contrainte de vitesse ni de performance. Quand on veut préparer du long, le vélo est quasiment indispensable si on veut éviter les blessures et continuer à travailler le foncier.
On peut te définir comme un coureur complet, route, trail, ultra … C’est plutôt par choix ou juste que tu n’arrives pas à choisir ?
Je prends vraiment du plaisir sur toutes les courses que ce soit sur 10 ou 100 km. J’aime toucher à tout, et si je prends le départ d’une course, c’est avant tout parce que ça me fait envie. Je crois que comme tous les gars qui courent, j’aime me faire mal. Maintenant, plus ça va, plus j’aime le long, mais les épreuves courtes permettent de travailler la vitesse.
Quels sont tes objectifs pour 2014 ?
Jusque-là, je n’avais aucun objectif précis, juste courir quelques courses autour de chez moi mais après ce qu’il vient de se passer à la Saintélyon ça me donne envie d’aller voir un peu plus loin, de me confronter un peu aux gros clients de la discipline. En début d’année, j’ai repéré quelques courses comme Le grand Brassac, le trail du vignoble nantais et l’Eco-Trail sur 80 km.
Quand ça devient difficile en course, à quoi penses tu ?
Je pense à mes grands-parents qui étaient mineurs. Ils ont passé des années au fond de la mine à respirer la poussière, c’était super difficile pour eux, alors je me dis qu’on peut bien souffrir quelques heures pendant une course, qu’on ne va pas en mourir.
Veux tu ajouter quelque chose, en rapport ou non avec la course à pied ?
Je remercie tous les gens qui me félicitent, c’est un truc de fou, je n’en reviens pas de ce qui m’arrive.
Merci Benoit et rendez-vous en 2014 pour d’autres aventures…
Propos recueillis par Sébastien Réby