Courir peut paraître aux yeux du profane un geste bien répétitif. Il peut le devenir, mais le véritable coureur ne devrait jamais se laisser compromettre par le piège de la monotonie. En tout état de cause, répéter des entraînements trop ressemblants finit par créer une accoutumance contre productive.
Il en va ainsi, le corps et l’esprit apprennent de moins en moins bien dans l’habitude. Le corps parce que la charge ne varie guère, le mental parce qu’il est préparé à ce qui l’attend. L’effet de surprise s’efface petit à petit. Face à ces charges répétées trop ressemblantes, les effets adaptatifs s’exercent avec de moins en moins d’acuité. Pour les provoquer avantageusement, et développer différentes qualités, il devient nécessaire de sortir de ses habitudes en s’imposant des formes de course différentes, voire même dans certains cas, nouvelles.
Les nombreux secteurs de développement dans la course à pied, incitent et facilitent cette variété dans les efforts consentis. Celle-ci se manifeste sur le terrain par une large gamme de vitesses de course et des volumes qui s’y rapportent. Elle touche aussi bien les sessions d’endurance continue (quand on ne fractionne pas), que les sessions construites avec des alternances d’efforts et de récupérations. Ces dernières peuvent elles mêmes prendre différentes formes, induisant de l’une à l’autre des effets bien différents. Leurs intensités, que l’on peut évaluer de faible à forte, décuplent encore cette variété.
Sortir de la monotonie de l’entrainement
Malgré cette richesse de diversité, force est de constater que dans le microcosme pédestre du nord au sud, les coureurs s’enferment dans des sessions formatées. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait que les procédures d’entraînement sont transmises de bouche à oreille ou citées en exemple dans la presse spécialisée.
Parfois sont prises comme référence les sessions de course des meilleurs coureurs, pour ne pas dire de l’élite. Celles-ci ne sont pourtant pas toujours, loin s’en faut, des modèles de variété, s’avérant même farouchement répétitives et ennuyeuses. Une grande partie est fondée sur la répétition d’efforts avec des temps de récupération identiques, qui peuvent juste un peu varier en fonction des pratiques de la décennie.
Ces modèles reproduits par le coureur lambda sont la plupart du temps mal adaptés, en cela qu’ils ne tiennent pas compte des caractéristiques individuelles. Parfois, l’entraînement se limite à des courses uniformes où l’objectif est de parcourir la meilleure distance dans un temps donné ou encore dans un temps plus court que celui accompli auparavant sur un circuit habituel. Les technologies GPS embarquées encouragent et facilitent cette forme de course.
A cette variété technique, vient s’ajouter le facteur externe environnemental, qui décuple encore les possibilités : dénivelés, profil plat, piste, route ou chemins, mais aussi vent, froid, chaleur et toutes les combinaisons entre ces paramètres ont autant d’impacts différents. Autant dire que les sollicitations physiques et mentales peuvent être bien différentes. Mais encore faut-il en avoir conscience et les évaluer correctement. En effet, la dureté d’un entraînement chez les coureurs motivés par la recherche du progrès, est la plupart du temps plutôt sous-évaluée, rarement l’inverse.
A suivre : Apprendre à varier les entrainements