Au programme, présentation des nouveautés 2014, test de matériel en conditions réelles et, pour mon plus grand bonheur, une reco d’une partie de l’UTMB en compagnie de Sébastien Chaigneau.
Le trajet n’est, pour moi, ni plus ni moins qu’un pèlerinage : Annecy, la traversées des Aravis, Chamonix, Vallorcine, le col de La Forclaz, Martigny, Champex …
Après quelques tergiversations dans Champex, je parviens enfin à destination : Le gîte Bon Abri. L’endroit, niché dans la montagne, est magnifique ! Je salue, peu à l’aise, les deux autres invités déjà présents, deux finishers de l’UTMB 2013 en moins de 35h, loin de se prendre au sérieux. A peine commence-t-on à faire connaissance que Sébastien Chaigneau nous rejoint. Timidement, quasi gêné, telle une groupie devant son boys band préféré, je le salue. Je l’ai tellement lu, vu et écouté sur le net que j’ai du mal à réaliser qu’il est là, face à moi, un sourire franc posé sur le visage.
L’ambiance aidant, cette pseudo timidité sera bien vite vaincue. Seb est un athlète de haut niveau, certes, mais c’est avant tout un homme simple, ouvert, à l’écoute, peu avare de conseils et d’expériences et surtout doté d’un sens de l’humour et de l’autodérision que je découvre avec grand plaisir. Il se pose à deux mètres de moi et la conversation s’engage. Tous les sujets y passent, du trail à la famille, des courses aux athlètes en passant par le fil rouge de tout échange entre ultra traileur… la montagne.
Au fil du temps, que je ne peux maîtriser, d’autres invités se joignent à nous. Nous serons 25 au total. Le groupe autour de nous se densifie, chacun s’installant afin de gêner le moins possible l’intimité de l’échange qui s’est installé. Si certains se connaissent, les civilités attendront, pour l’instant, le centre de l’attention de tous c’est Seb, dont je bois les paroles – comme tout le monde autour de moi – depuis ma position privilégiée.
C’est ensuite Pierrick et Magali qui nous présentent les nouvelles lampes PETZL. L’accent est mis sur la nouvelle NAO (sortie prévue en juillet 2014) que nous aurons tout loisir de tester en condition réelle lors de la sortie nocturne prévue le soir même. La chaleur et le décor qui nous entoure motivent, malgré notre attention, Pierrick et Mag à nous libérer assez vite. Nous prenons place dans notre chambrée, avant de regarder le quatrième set autour d’un petit apéritif.
Un café, quelques échanges et des photos souvenirs, et nous voilà partis pour une balade nocturne, PETZL NAO sur la tête et Single-Track de TNF aux pieds. Les premiers kilomètres sont raides ! Les lasagnes, pourtant excellentes, ont un peu de mal à passer sous cette chaleur nocturne suffocante. Le rythme est tranquille, les pauses nombreuses et l’ambiance très conviviale. La NAO est clairement un bon produit et Jules-Henri nous fait passer par des endroits, longeant le lac, où l’on a tout loisir de tester ses différentes configurations. Mon modèle pour l’UTMB est tout trouvé. De retour au gîte, après une bonne heure de course, personne n’a réellement envie de dormir, mais la raison, ou le bar du gîte fermé c’est selon, nous poussera à regagner nos chambrées.
Le lendemain, réveil en trombe ! Les visages autour de moi semblent marqués par le stress. Ma nuit a été difficile, peut-être la crainte de ne pas être à la hauteur aujourd’hui avec le niveau, à priori relevé, des gars autour de moi. Le départ fictif est donné peu avant 7h30 pour une dizaine de minutes à jeun avant de prendre le petit déjeuner au « Gentiana » plébiscité par Seb pour sa fameuse tarte aux myrtilles.
Au sommet, je me sens assez bien, le genou n’est pas douloureux et les sensations sont plutôt bonnes. La vue sur le lac est imprenable et, entre deux vannes aux éclats de rire fournis, l’heure est aux photos souvenirs. Les champions se prêtent au jeu avec plaisir et je profite pour immortaliser les jolies rencontres faites durant ce séjour.
Le retour dans la vallée se fait par un sentier souple et agréable. Les pauses, fréquentes, permettent, outre le regroupement général, de continuer à échanger avec nos guides. Peu avant l’ascension finale de la Breya, un ultime arrêt annonce alors la couleur : allure libre dans les 800m de D+ à venir. Les meilleurs peuvent se tirer la bourre et tenter de titiller Seb et consorts !
Malgré tout, j’attaque tranquillement l’ascension avec Yoann et Baptiste (Robin, vainqueur du 20 km du Gypaète). L’ambiance est extraordinaire ! Le rythme est correct et les éclats de rires raisonnent bien plus qu’un quelconque souffle saccadé. Les coureurs autour de nous profitent de cette complicité, oubliant quelque peu la difficulté et la pente. A mi ascension, Baptiste, minimaliste à la Anton Krupicka, accélère. Je sais que je ne le reverrai plus et j’incite Yoann à aller le chercher. Je les regarde s’éloigner quelques lacets plus haut. La facilité de leur foulée, dans cette pente bien raide, est déconcertante.
Je me concentre sur mon ascension et prends alors mon rythme. La montagne m’a manqué durant cette coupure (inflammation du TFL) et je me sens vraiment bien. Ma cadence est correcte et je reviens sur quelques attardés du groupe d’origine. Le décor est somptueux dans ce single serpentant vers le sommet. Les arbres ont disparu, laissant le soleil chauffer les machines fatiguées par la pente… Un coup d’œil à 360°, les dernières neiges apparaissent sur les sommets environnants où le Mont-Blanc trône en maître. Au sommet de la Breya (2200m), les conditions météo sont incroyables. Quelques photos, une dégustation improvisée des produits fétiches de tous les membres du groupe.
A peine le temps de récupérer au sommet qu’il est temps de regagner le gîte. La descente, raide et technique, sera à l’origine de nombreuses glissades voire de chutes, heureusement sans gros bobos. Au pied, à deux pas du gîte, Seb essaie de nous convertir à la cryothérapie naturelle mais, malgré la bonne volonté de chacun, peu oseront se tremper dans cette eau à 7-8°C.
Vient alors l’heure du dernier repas, toujours source d’échanges, de partages et d’éclats de rire. A plusieurs reprises, lors de ce week-end, je me suis demandé si je ne rêvais pas. Partager de tels moments, avec de tels champions, est un privilège rare dont je n’aurai jamais bénéficier sans Univers Running & Globe Runners. Les mots me manqueraient presque pour exprimer ma reconnaissance ! Ces champions, simples, humbles et accessibles, une surprise pour moi qui vient d’un monde très différent qu’est le vélo de route. Au-delà de ces champions reconnus, j’ai rencontré de belles personnes, attachantes, ouvertes et, elles aussi, simples et humbles…. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et, dès le lendemain, il a fallu se reconcentrer sur un quotidien professionnel beaucoup moins fun, des souvenirs, des images et des projets plein la tête.
Grégory
Team UR
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