Et non, forcement, vous n’avez rien remarqué, vous êtes déjà très certainement atteint par ce syndrome runistique quasiment incurable. Vous avez fini par accepter l’inacceptable. Car, non, il n’est pas normal d’avoir mal, il n’est pas normal de courir de blessures en blessures, il n’est pas normal de devoir apprivoiser la douleur, il n’est pas normal de serrer les dents à chaque foulée.
Il est peut-être temps de se poser les bonnes questions sur votre pratique sportive, non ? Passionnés oui, mais pas jusqu’au-boutistes surtout si vous souhaitez pouvoir pratiquer la course à pied encore pendant de longues années.
Il y a plusieurs choses à prendre en considération. D’abord, Il est nécessaire d’avoir conscience de ses propres limites. Nous n’avons pas tous le même capital de départ, c’est certain, reste à l’accepter. Il faut apprendre à se connaître, tirer les leçons du passé pour avancer plus sereinement. A quoi bon s’obstiner à courir 5 fois par semaine si par expérience, vous avez remarqué que votre corps ne supportait pas plus de 4 séances hebdomadaires ?
Il faut aussi respecter une certaine forme de progressivité. Le corps a besoin de temps pour s’habituer à l’effort, surtout si vous n’étiez pas un grand sportif dans votre jeunesse. En faire trop, trop vite, c’est s’exposer à des blessures, à des arrêts prolongés qui vous tiendront parfois plusieurs semaines loin de votre sport favori.
Grappiller quelques secondes sur le prochain 10 km des 3 clochers est un objectif louable, mais n’y sacrifiez pas votre santé. Courir doit rester un plaisir. La blessure est un signal, celui qu’envoie votre corps à votre esprit pour lui signaler que vous dépassez les bornes. Apprenez à l’entendre, refusez d’entrer dans le cercle pas si fermé des « tamalous ».
Crédit photo : Euthman