« Est-il vrai qu’il vaut mieux attaquer en déroulant du plat du pied puis la pointe plutôt que de dérouler le pied entièrement à partir du talon ? Quelle est la différence, l’intérêt et le bénéfice de cette technique ? Merci pour la réponse. Sportivement. Alain. »
C’est Vincent, notre expert et coureur du team UR qui lui répond aujourd’hui.
Si comme Alain vous avez des questions, n’hésitez pas à nous solliciter. Nous essayerons de vous répondre de la meilleure des manières.
Lors de la marche l’attaque du pied sur le sol commence par le talon puis le bord externe du pied suivi des métatarsiens au niveau de leur tête et les orteils. Le pied quitte le sol par le gros orteil (indispensable dans la course à pied). Le déroulement du pied au sol est inné et se fait naturellement.
Lors de la course à pied, en raison de la vitesse l’attaque du pied ne se fait plus par le talon mais par le médio-pied. Si vous augmentez votre vitesse jusqu’au sprint ce n’est plus le médio-pied mais l’avant pied (la tête des métatarsiens) qui est en contact avec le sol (c’est d’ailleurs pour cette raison que les chaussures d’athlétisme sont équipées de pointes sur la partie avant).
Vous pouvez néanmoins travailler votre foulée en exécutant quelques exercices. Retrouvez plus d’informations à ce sujet en consultant notre article consacré aux gammes du coureur à pied.
Par curiosité ce matin lors de mon footing je me suis amusé à varier mes allures et j’ai essayé de toujours attaquer par le talon. J’ai réussi jusqu’à 14 km/h sans trop de répercussions sur la qualité de ma course mais avec tout de même une fatigue supplémentaire. Au-delà de 14km/h l’attaque du pied se faisait naturellement sur le médio-pied.
Courir est une activité naturelle où le pied se positionne de façon intuitive sans « réfléchir ». Ainsi en fonction de votre vitesse l’attaque du pied sera différente c’est pourquoi il est difficile à mon sens de définir une attaque précise. Ce n’est pas votre cerveau qui choisit le positionnement de votre pied mais c’est la vitesse de votre course. De plus en modifiant votre schéma de course vous risquez de créer des tensions musculaires (surtout au niveau de la chaine postérieure : triceps sural, ischio-jambiers, fessiers) et ainsi de favoriser l’apparition de douleurs.
Vincent Lemoine
Kinésithérapeute et ostéopathe D.O