J’avais déjà tenté ce record le 21 septembre 2012 pour un résultat « identique » (110 km en 2012 – 111 km en 2014). Je savais donc à quoi je devais m’attendre. La machine, même en essayant de faire corps avec elle, nous casse le physique. Si je devais retenter une nouvelle fois, je prendrais un abonnement dans un centre de fitness pour bien travailler sur les muscles dorsaux et les abdominaux. Au bout d’environ 5 heures mon dos (mon bassin ?) avait tendance à se bloquer à gauche provoquant différentes douleurs par répercussions.[do action= »retour-a-la-ligne »/]
« Malgré la douleur ne pas lâcher »
A environ la moitié du temps réglementaire je savais que je ne pourrais plus dépasser le record actuel (145.55 km – Robert Wimmer – Mars 2009) alors 2 options s’offraient à moi : abandonner ou continuer ! Par respect pour mes amis, les proches, celles et ceux qui m’aident, l’association ELA que je défendais et pour l’ensemble des partenaires et sponsors, il était évident pour moi que je resterais jusqu’à la fin sur cette diabolique machine !
Imagerie mentale :
La différence dans ce cadre là de lâcher ou de s’accrocher vient tout d’abord d’une analyse rapide de la situation. Douleurs dans le dos, difficulté à courir, perte de vitesse, record inenvisageable. Ensuite j’ai tout de suite décidé sans recours possible avec moi-même de garder mon calme et de mettre en fonctionnement mon imagerie mentale (images, sons, ressentis en interne, en soi) de manière à faire passer la pilule. Il est important d’avoir en vous différentes ressources que vous pouvez utiliser lors des points de ruptures. Pour ma part j’ai imaginé d’une part que depuis le bas de mon dos mes jambes étaient plongées dans l’eau d’un lac et que je ne les sentais plus. Ensuite je visualisais le décompte des dernières secondes et je me voyais y arriver.
Dialogue interne :
La manière dont nous nous parlons dans notre tête est capitale. Dès que les phrases comme « je n’y arriverai pas », « je suis nul », « ça n’en vaut pas la peine », « à quoi bon » etc… apparaissent vous pouvez être certain que l’abandon n’est plus très loin. La qualité de notre communication avec nous-même est donc primordiale et puissante. Cette fois-ci j’ai utilisé le mot « ALLEZ ! » que je me répète comme un mantra des dizaines de fois (voire des centaines !). Ce mot est pour moi motivant et le répéter comme un mantra me soumet aux joies de l’auto-hypnose. Je ressens moins les douleurs et comme je suis totalement absorber dans mon monde interne, le temps parait passer plus rapidement.
Au final, comme mon objectif a changé en cours de route (ou plutôt en cours de tapis…) le travail sur mon mental m’a aidé à tenir jusqu’au bout. Reste que ce satané record est toujours à battre depuis 2009 et que celui ou celle qui le battra aura un gros mental, de la vitesse et un physique costaud !
A qui le tour ?
Stéphane Abry
Team UR
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