Depuis quelques mois maintenant je prépare le Tour de Suisse en Courant. Il me faudra (si je ne me perds pas) courir environ 1060 km en 15 jours pour boucler ce défi.
Le calcul est assez simple, je trotterai environ 70 km/jour ! Au total j’avalerai quasi 14’000 mètres de dénivelé positif sur un parcours 100% routier.
Le départ et l’arrivée seront organisés à Montreux. Le Tour de Suisse en Courant c’est du 30 mai au 13 juin 2015.
Tour de Suisse en Courant la préparation
Au-delà de l’aspect physique, c’est toute la logistique qui est à mettre en place. Cela va de la demande d’autorisation de manifestation auprès de la ville de Montreux pour mon arrivée le 13 juin vers 19h à une multitude de détails auxquels on ne pense pas tout de suite : faire la lessive, avoir une bouilloire pour les produits déshydratés, les numéros de téléphone à avoir sur soi, vérifier l’ouverture des routes de cols (en général début juin à cause des restes de neige)… Je vais devoir courir entre des murs de neige pour passer de la Suisse romande à la Suisse italienne… Tous ces aspects de la mise en place d’un projet sont passionnants malgré quelques coups de chaud et de stress.
Etre prêt physiquement
C’est la 1ère fois de ma jeune carrière d’ultramarathonien (7 ans) que je vais courir autant de kilomètres en 2 semaines. En juillet 2008 j’avais couru de Sion (Suisse) jusqu’à Paris (765 km) mais le kilométrage journalier n’était que de 30 kilomètres. J’aime bien le format 24 heures, mais là c’est autre chose. Le corps doit « tenir le choc » durant ces 2 semaines et il me faut arriver au départ en étant fort, mais évidemment ni blessé, ni fatigué. C’est toute cette gestion des dernières semaines qui commence à devenir subtile. Je n’ai pas de plan particulier car je n’ai aucune référence. A vrai dire, cette découverte du très long mettra en relief de nombreuses facettes de moi-même que je ne connais certainement pas encore et c’est seulement pendant et à la fin que je saurai si ma stratégie était la bonne.
Mon point fort est malgré tout, l’expérience de m’être déjà lancé dans des défis. Je crois aussi que la gestion de mon énergie, courir lentement, ne pas vouloir négocier l’hydratation, m’alimenter correctement et assurer le plus possible d’heures de repos et de sommeil seront essentiels pour réussir ce projet. Tout le reste, à mon gout, reste de la théorie. Sur de telles distances répétées durant 15 jours nous ne connaissons quasi rien de l’adaptation du corps et de sa récupération.
Récupération et cobaye
Je servirai peut-être de cobaye pour tester un appareil et une application qui permettent de définir les temps de récupération nécessaires sur les bases du test Edel (le test EDEL permet de mesurer le potentiel du système de défense antioxydant du sang, de la même façon et avec la même simplicité qu’un contrôle glycémique). A l’heure actuelle, que me disent les scientifiques en charge de ce projet ? Qu’ils s’attendent avec mon défi à travailler sur des données encore jamais étudiées dans leurs bureaux d’une part et qu’ils imaginent déjà faire des découvertes qui enrichiront grandement leur expérience.
Donner de soi
Enfin, ma quête d’introspection et le fait de repousser mes propres limites serviront aussi de support de communication à la Fondation Enfants Papillons.