Le tour de Suisse en courant a commencé par 9 mois de préparation, avec des hauts et des bas, des facilités et des difficultés, des rencontres incroyables, et surtout des moments géniaux.
Je pense aux conférences, à un pitch de 3 minutes que j’ai réalisé devant 300 entrepreneurs à Genève, des soirées de réseautage, une week-end de partage avec le Team Univers Running et des personnes qui croient en vous, en vos projets, qui vous stimulent et vous encouragent.
Le départ a été enfin pris le 30 mai à Montreux. Je dis enfin car on a beau dire tout ce que l’on veut, même si la préparation fait partie d’un tel projet et qu’elle est particulièrement stimulante, un coureur reste un gars qui a envie de chausser ses baskets pour fouler la Terre.
Humeur d’ultramarathonien
Quelle formidable aventure j’ai vécu, des kilomètres de bitume, du dénivelé, des douleurs, des joies et des centaines d’encouragements sur le web !
J’ai donc eu tout le loisir de fouler l’asphalte, mon terrain de jeu préféré, et de plonger au fond de moi-même. Je me suis laissé couler dans ce grand labyrinthe qu’est l’inconscient pour y puiser l’énergie nécessaire et remonter à la surface avec plus de force, de motivation et de détermination.
S’accrocher quoi qu’il arrive aux pensées positives, même les plus fugaces. Faire un pas de plus toujours un pas de plus, celui qui fait grandir, qui motive car il pousse le corps encore plus loin sur la route malgré la fatigue. Ce pas unique, le temps d’une seconde, aussitôt effacé par le suivant.
1000 kilomètres découpés en sessions de 70 000 pas chaque jour. Gravir des cols, pousser les Mizuno dans leurs propres limites et casser de la fibre pour se sentir vivant, utile. Passer de l’enthousiasme au doute, rire, pleurer, crier et surtout jurer.
Balancer au vent tous les noms d’oiseaux juste pour avoir la satisfaction d’être libre. Respirer, souffler, inspirer, donner de mon temps pour la Fondation Enfants Papillons et courir… toujours, à la recherche du mouvement perpétuel.
Là-bas, sur la route, tel un hobo, je suis passé de ville en ville, porteur d’un message de motivation, celui de croire en ses rêves.
Bobos de coureur d’ultrafond
Le corps a souffert durant ces 15 jours, tendinite du releveur droit, quadriceps en bouillis, un pied droit qui a doublé de volume, un visage boursouflé, insolation, diarrhées, nausées, déshydratation… On a beau se préparer à tout, l’ultramarathon est une discipline pleine de surprises et de subtilité.
Le moindre grain de sable et c’est l’effet papillon qui peut perturber des journées entières. il faut être attentif à tous les signaux du corps, du mental et des émotions, 24h sur 24h ! C’est un sacré parcours en développement personnel !
La suite tout de suite
Je suis maintenant dans la phase de récupération que j’appelle immédiate et qui va durer quelques jours : repos, massages, retrouver l’appétit défaillant, s’hydrater et visite chez mon médecin du sport pour faire le point.
La suite de la récupération c’est aussi la longue phase qui s’en suivra et dont je ne connais pas la date de fin. Un des indicateurs pour moi est la respiration. A l’heure actuelle quand je monte 3 marches d’escaliers je respire encore comme un veau … Cela démontre bien la fatigue de mon corps. J’estime à 2 bons mois pour retrouver les bonnes sensations (pulsations, foulée, respiration).
L’avenir se dessine déjà avec un nouveau projet qui je l’espère aura lieu en 2016 ! C’est aussi la préparation de la conférence du Tour de Suisse en Courant qui a déjà été commandée 3 fois d’ici à la fin de l’année.
Remerciements
Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont encouragé et suivi durant ces 2 semaines de course, à ma compagne Karyn qui a été mon ange gardien, à la Fondation Enfants Papillons qui m’a accordé sa confiance pour la représenter, aux partenaires et sponsors qui ont investi financièrement ou matériellement dans mon rêve.
Fier de faire partie du Team Univers Running, d’être au sein d’une équipe de coureuses et coureurs humains, des Vrais ! Un mot en particulier pour Sébastien Réby qui a fait le trajet pour m’accompagner sur plusieurs dizaines de kilomètres alors que j’étais dans les choux et à qui j’ai fait courir son premier marathon sur goudron depuis un moment.
Je n’ai qu’une seule suggestion à vous faire : VIVEZ VOS REVES !