En jetant un œil attentif aux runners qui constituent les pelotons, on s’aperçoit très rapidement qu’à l’image de la population, l’ensemble est assez hétérogène. Pourtant, on imagine aisément la dose de motivation identique qu’il faut à tous ces coureurs pour être au départ d’une course à 8 heures un dimanche matin. Se lever aux aurores et parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour finalement s’offrir le droit d’épingler un dossard n’est pas un acte anodin. Quelles sont leurs motivations ? A quoi cherchent-ils à échapper ? Après quoi courent-ils ?[do action= »retour-a-la-ligne »/]
Il y a le compétiteur, hyper concentré qui n’est pas venu là pour rigoler ni acheter un bout de terrain. Ca va faire mal, il va tout donner, et fera très certainement la gueule à l’arrivée car de toute façon, le résultat est toujours perfectible … Sauf si par chance, il remporte la première place. Vous l’aurez compris, lui, ne court qu’après la performance.
Il y a le mathématicien geek, qui avant même le départ de la course est capable de décrire avec précision toutes les étapes de sa progression. Le tableau de marche est écrit depuis des semaines, et grâce à sa montre GPS dernière génération, tout va se dérouler comme il l’avait prévu, ou presque … Car il court en fixant sa montre, sans jamais regarder où il met les pieds.
Il y a le coureur collectif, celui qui est là pour passer un bon moment avec ses amis, ou ses collègues. Altruiste, il se moque éperdument de son chrono. Toujours prêt à rendre service, il se fait une joie d’accompagner les autres, de les aider à se dépasser. Le coureur sociable n’aime pas être seul, il court toujours en groupe.
Le coureur DJ lui à l’inverse semble enfermé dans le mutisme avec son casque sur les oreilles. Il donne l’impression d’être seul au monde au milieu de cette foule. Rien ne peut l’atteindre, il est là pour courir, et se moque bien de ce qui se passe autour de lui ! A moins qu’il ne cherche à améliorer ses performances en écoutant le dernier titre de François Valery … (si si, il tente un comeback)
Il y a le coureur ultra-équipé qui vient tester sa dernière trouvaille. Le genre à débarquer sur une course nature de 18 km sapé comme un marathonien des sables. Le fric, c’est chic, du moins, il aime à le penser. Pour autant, ça ne fera jamais de lui un champion. Il devrait penser à s’alléger un peu, cela lui ferait certainement gagner quelques places !
Le coureur en quête d’affirmation de soi, n’est pas toujours là pour de bonnes raisons. Parfois, il cherche juste à capter l’attention de ses proches. Il aime qu’on soit fier de lui. Susciter l’admiration de son entourage est le moteur principal de sa pratique sportive. La course à pied n’est qu’un vecteur qui lui permet d’attirer l’attention sur lui, d’exister à travers le regard d’autrui.
Le coureur échappé lui est là pour se vider la tête, pour fuir le quotidien et s’offrir un moment hors du temps. Le running est pour lui une façon de recharger les batteries, d’aller de l’avant, de ne pas craquer. Le running thérapeutique est né …
Le coureur addict lui est toujours là. Malgré sa bonne volonté, il ne peut pas faire autrement. Il a besoin de sa dose d’endorphines dominicale. Il est rarement conscient de son état, et a toutes les bonnes raisons du monde pour être sur la ligne de départ en ce dimanche matin … Et vous, êtes-vous addict au running ?
Le coureur plaisir, constitue la grande majorité du peloton, il est là pour passer un bon moment, battre un record ou seulement profiter du paysage. Il ne se lève pas tous les dimanches et apprécie d’autant plus l’ambiance des courses. Il a fait l’impasse sur la grâce matinée, mais se rattrapera sûrement la semaine suivante.
Et vous, quel genre de coureur êtes-vous ? Et si on se donnait rendez-vous dimanche matin sur la ligne de départ …
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