Vous avez peut-être vu passer cette invitation sur les réseaux sociaux : à l’occasion de la « fête de l’autoroute », un 10km vous sera proposé en mai prochain… Dans un tunnel de l’A86. On a d’abord pensé à un poisson d’avril. Mais non.
On pensait avoir tout vu. Courir sous des tonnes de poudre de couleur. Se rouler dans la boue. S’infliger des distances effrayantes… Mais non, l’association française des autoroutes a vu plus grand : faire 10km dans un tunnel autoroutier, un vrai défi pour les claustrophobes et les amoureux de la nature.
Pour vous vendre le parcours, l’organisation évoque « une immersion totale dans le tunnel du Duplex A86 situé à Rueil-Malmaison ». Et là je vous vois frémir d’excitation derrière votre clavier à l’idée de profiter d’une vue imprenable et de tout cet air pur, éclairé par la seule lumière blanchâtre des néons et des issues de secours.
Laissez nous tranquille avec votre « fête de l’autoroute »
On a bien compris qu’au 21ème siècle, la mode est aux journées nationales et internationales, en faveur d’une cause ou d’une autre. La journée mondiale sans pantalon le 13 janvier, celle de la plomberie le 11 mars, ou même celle des toilettes, le 19 novembre. (si si, vérifiez)
Mais franchement, ne pouvait-on pas se passer de cette fête de l’autoroute, dont la première édition fera la part « belle » à notre sport ? Une chose est sûre : ce ne sera pas la fête de la course à pied, même si on trouvera aisément 2000 coureurs sur Paris et ses alentours pour relever le défi. « Heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière » disait Michel Audiard… Et ils auront du travail dans ce tunnel, pourrait-on ajouter.
En attendant le début des inscriptions, on imagine aisément la suite : une course d’évitement de voitures et de poids-lourds sur l’A9 lors du chassé croisé des juilletistes et des aoutiens ? Cela ne manquerait pas de panache.
Une idée pour finir, afin d’égayer un peu cette fête de l’autoroute : je propose d’accrocher un pneu autour du cou du vainqueur de cette course en guise de médaille. Et d’offrir un bidon de liquide de refroidissement au dernier, quand fumant, couinant comme une 205 en fin de vie, il entreverra enfin la lumière au bout du tunnel.