Le 2 mai dernier, 4 copains participaient au Trail de l’Ardéchois. Parmi eux, 2 membres du Team Univers Running. Christopher et Vincent racontent leur course dans la moyenne montagne ardéchoise, partagés entre le plaisir d’avoir participé à l’une des courses historiques du trail en France et une demi-déception quant à leur performance.
Christopher – Le Trail de l’Ardéchois fait partie, avec les Templiers et la 6000D, des figures historiques du trail en France. C’est donc avec enthousiasme et motivation que Vincent, Arnaud, Thomas et moi-même sommes descendus en Ardèche pour prendre le départ de cette course donné dans le petit village de Désaignes. Comme un clin d’œil, la pluie battante du vendredi que nous avons eue sur la route laisse place le samedi, jour de la course, à un très beau soleil. Des conditions idéales pour apprécier les très belles (petites) montagnes ardéchoises.
Départ de la course prévu à 8h avec en guise de petit déjeuner 36 km et 1700m de D+ (730m de D+ sur les 10 premiers kms). Et là, dès les premiers lacets, l’angoisse, le constat implacable : pas de jambes, cuit à peine parcourus les premiers kilomètres. Si on ajoute à cela quelques maux de ventre peut-être dus à un changement de boisson énergétique, c’est sans force que j’arrive au 3ème kilomètre.
Là on se dit que la matinée va être très longue… J’essaie toutefois de temporiser, de me dire que ça va passer, que les jambes vont revenir et qu’il faut être patient. Le départ à froid fait mal. Km 7, je croise Thomas qui fait demi-tour. Petite blessure au mollet. Abandon. Je me dis que je dois continuer. Notre groupe de 4 ne peut pas être déjà réduit de moitié dès le 7ème kilomètre. On n’a pas traversé la France pour courir 1h ! J’essaie de rester concentré. Je pense à Vincent qui doit être dans le peloton de tête, à Arnaud que j’ai perdu de vue au départ. Je ne le vois pas autour de moi.
On savait que les 10 premiers kms, les plus durs, se terminaient à un col. A ce col se trouvent 4 éoliennes. Je les cherche du regard de temps en temps pour estimer la distance qu’il me reste à parcourir. Arrivé en haut, je respire un peu. Le relief devient plus clément et je retrouve un peu de rythme. J’essaie de profiter le plus possible des superbes paysages offerts par ce parcours. Cette région est un bonheur pour les trailers ! On traverse des paysages sublimes et notamment les spectaculaires ruines du Château de Rochebonne dont les origines remontent au XIème siècle.
Les kilomètres s’égrènent (très) lentement. Chaque passage sans trop de dénivelé me permet de reprendre un peu de rythme et de retrouver des sensations mais je paie cash mon manque d’entrainement en montagne, difficile à organiser quand on habite en plaine. Traileur, c’est un métier ! Je sers les dents, essaie de relancer dès que possible. Je cours en espérant faire de mon mieux, pour moi, pour les copains, la famille, le Team.
Après 5h13 d’effort, je franchis la ligne d’arrivée avec une bien modeste (et assez décevante) 250ème place sur 500 partants. Je retrouve les copains. On retrouve vite le sourire, aidés par le super bœuf à la broche suivi le soir d’un beau buffet campagnard prévus par les organisateurs.
Si sur le plan sportif ce week end a été un peu décevant pour moi, j’en garde toutefois un excellent souvenir. Notre aventure à 4 était top, le parcours et les paysages somptueux. L’Ardèche est une superbe terre de trail. Et en prime, une belle photo avec une légende du trail. Merci Dawa !
Vincent – Le trail Ardéchois représente pour moi la première étape de ma préparation pour le marathon du Mont-Blanc fin juin. C’est une course « test » pour le matériel mais également un bon moyen pour moi d’appréhender une technique jusqu’ici inconnue mais pourtant essentielle en montagne, la course/marche lors des montées.
Je me positionne dès le départ dans le peloton de tête. Après un petit tour de village nous commençons la longue ascension de 10 km qui nous mènera sur le premier plateau. Je pars prudemment et me positionne aux alentours de la 20ème place. Je suis bien jusqu’au 7ème km, ensuite le chemin se fait de plus en plus pentu et nous devons marcher pour poursuivre l’ascension.
Je m’aperçois rapidement que la marche n’est pas mon point fort, je manque cruellement de puissance musculaire et je me fais rattraper par plusieurs coureurs. En haut de cette première bosse une dizaine de traileurs m’ont doublé. Intérieurement je me dis que je rattraperai mon retard sur la portion plus roulante mais au bout de quelques mètres je dois me rendre à l’évidence : je n’ai pas de jambes.
J’essaie d’accélérer mais les jambes ne déroulent pas comme à leur habitude. Mon moral en prend un coup et je me motive en levant les yeux sur ce magnifique paysage. Je me dis que je vais finir tranquillement et profiter de ce superbe décor pour faire une sortie longue. Je me traine donc jusqu’au 22ème km où se trouve le ravitaillement de la course.
Après un arrêt au stand de 3 min je remets la machine en route mais je suis très vite embêté par des douleurs digestives. Je n’arrive pas non plus à ventiler normalement et suis contraint de diminuer de rythme et même de m’arrêter pour pouvoir continuer ma route.
J’arrive tant bien que mal aux abords du village. L’odeur du bœuf à la broche me galvanise et je vais puiser dans mes dernières ressources pour achever en courant cette très belle épreuve. Je termine à la 71ème place en 4h19 min.
J’ai vraiment apprécié l’ambiance de ce trail : la gentillesse et la disponibilité des bénévoles, les deux repas dans une ambiance familiale et conviviale au milieu du village.
Les paysages sont tout simplement magnifiques, le parcours est très varié : chemin de forêt, herbage, monotrace, cailloux… Une très belle course à découvrir !
Christopher et Vincent
Team UR
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