Les premières gelées annonciatrices de la fin de saison sont là. La jambe droite tire et gêne l’amplitude de mes foulées. Je me suis également froissé un muscle au niveau des côtes. Mis à part ça, je persiste une nouvelle fois à être au départ de cette classique nocturne hivernale. Ce sera déjà ma troisième participation. En 2012 c’était ma première vraie course longue distance, je n’avais jamais couru plus de 30 km avant ça.
Comme au Lyon Urban Trail by Night, Greg m’a fait le plaisir de récup?rer mon dossard. Il est toujours là pour aider et partager sa passion même lorsqu’il ne court pas. Je n’ai pas eu l’occasion de voir le village de la Saintélyon au palais des sports de Lyon, trop pris par le boulot à l’approche des fêtes de Noël. Je ne sais même pas si je pourrais voir tout le team UR présent sur la course. Je suis tributaire du temps et c’est parfois difficile de concilier le tout.
Le jour J est arrivé à grands pas. Juju (jorro) me rejoint à la maison pour se poser un peu et faire sa der avec lafuma. Nous faisons tous les deux notre dernière danse avec notre equipementier. Par contre, je resterai toujours fidèle au team UR et rédacteur pour globe Runners !
Les invités se suivent à la maison. Hubert, Ryan, Nicolas feront la grande sortie de 72 km, et Sulian et Marion seront quant à eux sur le parcours pour faire mon assistance à Sainte Catherine et Soucieu.
Direction Saint-Étienne où j’arrive finalement assez tôt. J’en profite pour vérifier une dernière fois mon matos … Le collant est de sortie et semble obligatoire selon mes potes. Mais je le regretterai tout au long du parcours car les températures resteront assez clémentes. Je prends mon porte gourde Oxsitis pour être léger et emporter juste ce qu’il faut.
Afin de patienter au mieux, je vais voir mon club d’athlé pour la photo souvenir d’avant course et surtout pour voir les copains du team Univers Running. Ce fut très furtif car il restait moins d’une demie heure avant le départ.
Je me concentre et je rentre petit à petit dans ma bulle comme j’aime le faire généralement. La concentration n’est pas au mieux mais il s’agit de la der de l’année et je suis avec mes potes alors ce n’est pas grave.
Ligne de départ, échauffements de rigueur, j’ai déjà chaud, ce n’est plus possible d’enlever le collant … On croise les têtes de série, les vedettes. Quelles foulées … C’est beau !
Le départ est donné, ça part assez tranquillement, un premier kilo à 3’30, la suite est quasi similaire. Je ressens une gêne aux psoas dès les premières relances ou grimpettes. Et cette gêne ne me quittera pas jusqu’à l’arrivée …
Malgré tout, je me dis que ça finira bien par partir à un moment. Je suis raide comme un i dans les descentes, on dirait un gars sur des échasses … Au premier intermédiaire, je pense à l’abandon mais tellement de personnes m’attendent ou me suivent que je n’ai pas le droit de renoncer aussi facilement.
Je continue ma sortie longue jusqu’au ravitaillement suivant où Sulian m’attend. Je le vois, il est à bloc contrairement à moi. Je ne lui annonce pas mes pensées négatives. Je m’alimente rapidement et repars dans la nuit.
Je suis dépité par mes sensations alors que toute ma préparation s’était faite presque sans le moindre souci. C’est ici que nous voyons que ce sport est ingrat. Au fond de moi, c’est une lutte après chaque ravitaillement. Je n’aime pas du tout comme je cours et les sensations du soir ne sont pas bonnes. Je n’ai aucun plaisir mis à part lorsque je me pose sur les différents ravitaillements.
Je revois Sulian à Soucieu pour sa dernière assistance ; il me conseille quelques étirements, mais je préfère tracer afin de vite finir ma course et rentrer enfin à la maison. J’écoute ses conseils de réconfort ainsi que ceux de Julien qui lui aussi est là à ce moment.
Sur cette dernière portion, le parcours devient plus routier, du coup ma foulée est moins désorientée et cela me gêne un peu moins. Par conséquent, je fais du jus involontairement. En plus de tout cela, depuis que j’ai lâché le groupe de tête, je cours tout en solo sauf lorsque je rejoins des relais..
Ce n’est pas mon soir, mais il faut que je finisse cette dernière course avec mon sponsor actuel. C’est maintenant plus pour l’honneur qu’autre chose. Je me dis que d’autres doivent galèrer comme moi. Je pense à ceux qui n’ont pas pu venir, c’est encore plus dur pour eux. Je m’accroche et ne lâche pas.
Je passe Chaponost, le dernier ravitaillement et m’oriente vers l’ultime bosse tant redoutée. À cet instant, je suis 10ème au scratch. Ce n’est pas catastrophique étant donné mon état. Je suis frais, ce qui est le plus frustrant … Je monte avec les encouragements des personnes présentes en bas. Je ne lâche pas, ce sont les derniers efforts à fournir. Je remonte au classement et finalement ce sera une huitième place à l’arrivée.
Ce fut une course au mental du 5ème kilomètre jusqu’à la fin. Ma plus grande satisfaction est de voir que tous mes potes sont allés au bout de la doyenne : Le team UR, Ryan, Hubert, Nico, bravo !
A très vite.
Yoann Stuck
Team UR
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