Après notre dossier spécial consacré à la VMA et la course à pied, il semblait également nécessaire d’évoquer l’importance de la fréquence cardiaque dans la gestion de l’entrainement ainsi qu’en compétition.
Les entraîneurs de course à pied les plus illustres ont bien souvent référence à la fréquence cardiaque (F.C). Les générations antérieures ont connu par exemple la généralisation de la valeur 140 puls/min, recommandée comme limite pour développer avantageusement son endurance de base.
Ceci paraît aujourd’hui un peu dépassé, mais quoi qu’il en soit, cette F.C était impossible à cerner sans appareil. Le comptage s’effectuait à l’arrêt, avec une grande possibilité d’erreur, car comme chacun peut le constater, le freinage cardiaque intervient rapidement chez les sujets entraînés. Il faut avouer que compter plusieurs pulsations à la seconde, relève de l’exploit. Heureusement, les cardiofréquencemètres se sont généralisés, puis sont devenus des outils de précision.
La fréquence cardiaque serait-elle un indicateur utile et exploitable pour l’entraînement et la compétition de course en pied ? Quoi qu’il en soit, à une époque où la plupart des paramètres de l’effort sont analysés, disséqués et vulgarisés, la FC n’échappe certainement pas à cette tendance. L’inondation sur le marché des appareils de mesure de la fréquence cardiaque avec une précision de plus en plus établie, conduit des milliers de coureurs de tous niveaux à s’y référer. Mais une fois connue, comment exploiter ces données ?
La fréquence cardiaque, véritable compte-tours de l’organisme
Les coureurs expérimentés vous le diront. La seule vitesse de course n’est pas suffisante pour bien réaliser une séance d’entraînement, puisqu’elle ne tient pas compte des éléments extérieurs, comme le profil du terrain (vent, dénivelé, chaleur, humidité… ) mais aussi de l’état du coureur (fatigue musculaire par exemple, fatigue nerveuse centrale…). Cette vitesse s’en trouve souvent surestimée, avec des effets pervers sur la récupération et par conséquent sur les progrès. Elle peut-être aussi sous estimée, ce qui peut dans certains cas, compromettre la progression.
C’est la raison pour laquelle, le cardio contrôle constitue un repère d’intensité bien plus juste, puisqu’il indique le niveau de consommation d’oxygène qui s’y rapporte. Pourtant, la seule lecture de ses F.C ne suffit pas, si on ne sait pas la situer par rapport à un élément déterminant, sa propre F.C.M ou fréquence cardiaque maximale.
Aujourd’hui, différentes méthodes de développement de l’endurance précisent à quels niveaux de pulsations il est utile de courir pour améliorer ses aptitudes et ses performances sur de multiples distances et spécialités. On exprime alors ces zones d’effort en pourcentage de sa fréquence maximale. Mais encore faut-il que les pratiquants connaissent leurs propres valeurs limite, autrement dit leurs fréquences maximales, une donnée précieuse pour bien conduire son entraînement. Hélas, trop peu la connaissent, n’en n’ayant qu’une vague idée. Une méconnaissance qui s’explique souvent par le fait de ne jamais courir aux intensités qui permettent de la déterminer.
En ayant connaissance de cette FCM, vous aurez conscience de l’étendue de chaque effort. Une fois connue, il vous suffira de découper la gamme de ses FC d’effort en fourchettes de pourcentages, à rapprocher de l’impact qu’elles produisent sur l’organisme d’un point de vue physiologique et musculaire. Grossièrement, plus vous pulsez proche de FCM, plus vous sollicitez votre consommation d’oxygène ainsi que le système anaérobie générateur d’acidité et plus vous vous en éloignez, moins vous consommez d’O² et moins vous vous acidifiez.
A suivre, les zones de fréquence cardiaque
Laisser un commentaire