Du trail, à la route en passant par l’ultra, il est souvent difficile d’avoir un regard avisé sur sa propre pratique de la course à pied. Alors comment trouver le bon dosage, la juste mesure pour éviter les blessures et les désillusions ? L’expérience acquise et les erreurs accumulées après quelques années de pratique se chargent en général de nous apporter les réponses. Encore faut-il savoir écouter !
En course à pied, il y a ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient petits, et les autres, qui se sont découverts une passion sur le tard. Si les premiers disposent en général d’un bagage solide permettant d’encadrer leur pratique du running, ce n’est pas toujours le cas des seconds.
L’entrainement, la diététique, le sommeil, … Plus qu’un sport, la course à pied se pratique parfois comme une véritable philosophie de vie. On entre en course à pied comme en religion, à corps perdu, sans concession.
Le running, cette passion qui vous dévore de l’intérieur, il convient pourtant d’apprendre à la maitriser, pour de ne pas tomber dans cette frénésie du toujours plus loin, plus fort, plus vite ! Car la ferveur populaire autour de la course à pied a d’une certaine manière tendance à pervertir notre jugement.
Courir ne suffit plus, maintenant il faut nécessairement battre des records, courir toujours plus longtemps, relever de nouveaux défis. Tout cela nécessite bien évidemment un engagement de tous les instants, un entrainement sérieux et rigoureux, en plus d’une once de motivation.
Pourtant 95% des coureurs qui forment les pelotons ne verront jamais les marches d’un podium … Alors à quoi bon s’infliger une vie d’ascète, faite de sacrifices et de frustration quand on ne dispose pas des prérequis compatibles à la performance. Laissons cela aux « Elites » qui se bagarrent pour les accessits.
Triste réalité que celle de découvrir que les coureurs ne sont pas tous égaux. Car selon les cas, les corps répondent de manières bien différentes aux diverses sollicitations auxquelles ils sont confrontés. Chaque runner dispose en effet de son propre patrimoine, qu’il doit cultiver tout au long de sa vie, en le respectant et en tentant de le préserver au mieux.
Si votre corps vous dit stop après 3 séances hebdomadaires, à quoi bon lui en infliger une quatrième ? Si vous êtes à l’aise et que vous prenez du plaisir sur des distances courtes, pourquoi vouloir courir un marathon ou un 100 km ? Vous devez apprendre à vous écouter et à développer une pratique de la course à pied qui soit en adéquation avec vos propres capacités. Ne succombez pas aux diktats érigés par ceux qui veulent vous faire croire que vous n’existerez qu’en tentant de toujours dépasser vos limites.
Au-delà des risques de blessure, en s’attaquant à des défis parfois bien trop grand pour soi, c’est l’amour propre qu’on égratigne, et le plaisir qui s’amenuise.
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