La reprise de la course à pied après un infarctus, c’est possible. Victime d’un incident cardiaque durant un footing qui aurait pu lui couter la vie, Alain nous livre ici un témoignage émouvant de son retour au running.
Aucun runner n’envisage de tomber lors d’une sortie et pourtant… Ni compétiteur ni licencié, je pratiquais le running 3 fois par semaine en mode loisirs. 3 fois par semaine, 10 à 20 km à chaque sortie sur une durée 4h à 4h30 hebdomadaire au total. Rien d’exceptionnel côté performance avec un rythme de 5’30 à 6 minutes par kilomètre, même pour un sexagénaire. La reprise de l’activité sportive n’est pas plus en cause car elle datait d’une dizaine d’années.
Et pourtant…un départ sans doute un peu rapide, en pente descendante, pour une sortie de 12 à 13 km qui se solde par une courte période de marche après le premier kilomètre, puis un redémarrage de quelques centaines de mètres et… la suite m’a été racontée après la pose précipitée d’un sten sur la partie tronc commun, puis 3 jours de coma provoqué, mais ce n’est pas le sujet.
Quelques semaines d’hopital et de centre de convalescence plus tard, se pose le problème du choix des activités physiques après le traumatisme. Inconscience ou volonté de ne pas sombrer dans une transformation de ma vie en mode cocooning ? Ma première décision est de ne pas céder devant les évènements et de prévoir une reprise de mon activité sportive préférée, le running !
J’en fais part au personnel soignant. Leur réponse reste réservée, sans doute dans l’espoir que ma volonté s’apaise. Pour autant, les tests de cardio pendant la rééducation, sont orientés en fonction de mes projets de reprise de la course à pied.
Recourir après un accident cardio-vasculaire
Passé la période post accident où la marche a temporairement remplacé l’activité sportive initiale, je suis maintenant suivi par un cardiologue local auquel je dois réaffirmer ma volonté de reprendre le running. J’obtiens finalement son accord verbal moyennant le respect d’un rythme cardiaque maximum « raisonnable ».
Je n’en demandais pas plus pour reprendre mes sorties et j’ai bien volontiers accepté tous les tests de scintigraphie ou test d’effort. Lors de ceux-ci, aucune contre-indication médicale majeure pour relancer l’activité running n’est détectée.
Quelques recommandations néammoins pour réduire le risque de récidive : Pas de compétition et aucun certificat médical ne sera délivré. Si possible faire des sorties en groupe plutôt qu’en solitaire. Garder un œil sur le rythme cardiaque à l’aide d’un cardio-fréquencemètre. Réduire la durée des sorties autour d’une heure.
Quinze mois….et 2000 km plus tard, le recul doit être suffisant pour tirer un premier bilan. Tout d’abord, j’ai retrouvé la joie de lacer mes chaussures de running 3 fois par semaine (souvent les lundi, mercredi et vendredi) pour des sorties de 10 à 12 km autour de la ville, exclusivement sur bitume ou presque. J’ai accepté de ne plus fréquenter un chemin de halage en bord de rivière ou des lieux peu fréquentés car je cours souvent seul et que c’est grâce à la présence de témoins que je peux vous écrire ce texte aujourd’hui.
J’ai retrouvé mes sensations et le rythme qui était le mien avant l’accident sans avoir l’impression de tirer sur mes réserves. Je cours systématiquement avec une montre et une ceinture cardio pour me rassurer. Je n’ai jamais couru en groupe pour éviter le risque de surrégime. Bien sûr, je respecte le traitement médical qui m’a été prescrit et je rencontre périodiquement le corps médical dans le cadre d’un suivi régulier.
Le plus difficile reste de réduire mes sorties car j’ai tendance à rester un peu au-delà des limites de durée et de distance. Selon le traumatisme que vous avez subi, il est tout à fait possible de reprendre une activité running après un infarctus. Je me permets d’insister sur les périodes d’échauffement et de récupération qui doivent demeurer rigoureuses.
Toutefois le suivi médical qui accompagne un accident cardiovasculaire permet de mieux repérer les excès à éviter, de mieux connaître les points importants à respecter. Je vous souhaite de ne jamais être confronté au problème mais si cela doit arriver, n’hésitez pas à interroger vos soignants avant de renoncer au running. Ils sauront vous donner les bons conseils applicables à votre cas spécifique.
Bon running.
Alain
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